Un Kirby à tomber, la bonne surprise Wolfenstein, de la plateforme 3D en version indé et un jeu russe gratuit qui cite Kubrick et Lynch : l’actualité vidéoludique de la semaine par Erwan Higuinen.
Jeu de la semaine : Kirby : Triple Deluxe
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Attention aux malentendus : malgré son héros rose tout rond et son univers d’une kawaiierie quasi-extrêmiste, Kirby : Triple Deluxe (HAL Laboratory/ Nintendo, 3DS, 40 €) n’est pas qu’un jeu gentil pour enfant. Il est certes très gentil – pour perdre, il faut souvent le vouloir –, et les mini-gamers devraient l’adorer, mais ce Kirby nouveau est aussi l’un des jeux de plateforme 2D les plus audacieux de ces derniers mois. Là où ses collègues de bureau (New Super Mario Bros, Donkey Kong Country Returns, Yoshi’s New Island…) jouent la carte classique, lui ose la modernité, les ruptures de rythme, la remise à plat incessante des enjeux ludiques et la féerie transformiste qui, si elle est à la base du concept Kirby – héros caméléon qui s’approprie les pouvoirs des ennemis en les gobant –, semble ici contaminer l’univers entier. Lequel ne demande ainsi qu’à être bousculé, malaxé, reconfiguré – les nouvelles capacités de notre héros sont là pour ça. Surtout, l’accent est mis sur le plaisir du faire, de l’action au moment où elle se tente (plutôt que sur l’accomplissement demandé) d’un bout à l’autre de ces mondes-friandises. Miam.
Blockbuster : Wolfenstein : The New Order
En 1992 naissait Wolfenstein 3D, pionnier du genre FPS par les futurs auteurs de Doom. Vingt-deux ans plus tard, c’est aux Suédois de MachineGames qu’a été confiée la mission de remettre au goût du jour la chasse aux nazis qui, dans la dystopie de Wolfenstein : The New Order (Bethesda, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, PC, 50 à 70 €), ont conquis l’Europe. Avec son récit pulp (expériences médicales atroces, chiens robots, etc.), ses fusillades nerveuses et son mélange d’éléments rétro (dont l’usage des médikits pour se soigner) et actuels (cinématiques, choix laissés au joueur), l’expérience est une étonnante réussite. Seules les références aux souffrances des populations suscitent un certain malaise. Trop sérieux ou pas assez, Wolfenstein ne trouve pas toujours le ton juste – mais il essaie, c’est déjà ça.
Indé : The Last Tinker : City of Colors
On loue souvent ici les jeux indépendants, leur parti pris plastiques leur façon de s’aventurer là où leurs homologues mainstream ne vont pas, de Kentucky Route Zero à Proteus, de Papers, Please à Gone Home. Mais la galaxie indé compte aussi une autre famille qui, elle, s’intéresse plutôt aux territoires que le jeu commercial a en partie déserté. C’est le cas de The Last Tinker : City of Colors (Unity Games, PC et Mac, 20 €) du studio allemand Mimimi Productions qui se souvient du jeu d’action-plateforme 3D type Banjo-Kazooie ou Jak and Daxter dont l’aura n’a cessé de décliner. Il s’agit donc ici de grimper, courir, sauter et ramasser des trésors dans des décors très colorés – et, pour être honnête, esthétiquement assez beurk. L’impression produite est celle d’un voyage dans le temps à bord d’une machine pas tout à fait au point. Contrat rempli, mais sans éclat.
Gratuit : Moon Valentine
Il n’y a pas deux mois, on évoquait I Love You sans trancher sur sa valeur réelle. Le très indépendant développeur russe Da Neel est déjà de retour et sa nouvelle création, Moon Valentine (PC et Mac) n’écarte pas non plus la possibilité d’une blague. On y dirige un homme qui recherche l’élue de son cœur brusquement disparue. En chemin, il devra éviter des zombies. Plus tard, il se retrouvera brusquement sur la lune et cette sorte de court métrage ludique pas si facile à maîtriser se refermera sur l’une des multiples fins promises par Da Neel. Lequel cite notamment, en guise de références, 2001 de Kubrick, Eraserhead de Lynch ou Printemps, été, automne, hiver… et printemps de Kim Ki-duk. Une chose est sûre : Moon Valentine, ça se visite.
En bref :
Le jeu vidéo n’en finit plus de s’exposer. Prochain grand rendez-vous, Videogame Story investira Paris Expo du 30 juin au 7 septembre avec un mélange de machines d’hier et de jeux actuels complété par une « maison du futur » dédiée aux toutes dernières technologies.
Contrairement aux idées reçues, les petits jeux pas chers ne relèvent pas forcément du snack gaming à goûter distraitement. Exemple-type : le sub-aquatique Abyss (1,99 €) des Barcelonais d’EnjoyUp Games, fraîchement débarqué sur la boutique en ligne de la Wii U. Car Abyss est dur, très dur. Le défi est lancé – on a jeté l’éponge.
Ex du studio britannique Black Rock au sein duquel il avait œuvré sur les jeux de course Pure et Split/Second Velocity, Nick Baynes recherche des financements sur Kickstarter pour son nouveau projet Rage Ride dont les motards belliqueux n’ont pas oublié Road Rash. Objectif : réunir 125 000 £ d’ici le 6 juin. Ça démarre mollement.
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