Mario en mode golfeur, une fiction interactive gratuite aux allures de teen movie, deux livres pour tout savoir sur la musique de jeu vidéo et un RPG parisien : l’actualité vidéoludique de la semaine par Erwan Higuinen.
Jeu de la semaine : Mario Golf World Tour
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Dix ans ont passé depuis le précédent Mario Golf, la série ayant fait l’impasse sur la Wii (où régnait Wii Sports) et la DS. Autant dire que les évolutions de ce World Tour (Camelot / Nintendo, 3DS, 40 €) méritent d’être examinées de près pour ce qu’elles disent de l’évolution du genre, voire du médium dans son ensemble. En introduisant du jeu de rôle dans leur golf dès 1999, les développeurs du studio Camelot avaient révélé ce que les deux genres ont en commun (l’équipement, la progression…) mais aussi que le sport est d’abord producteur de récits. Cette fois, c’est l’intégration de nos Mii qui frappe : le temps est à la projection dans le jeu, façon selfie du gamer qui, entre deux parcours, s’incruste sur la photo entre un Toad et un Goomba. Autre mutation : l’appel à la dépense (pour acheter de nouveaux terrains ou personnages en DLC), signe que l’espace (virtuel) de loisir se fait aussi, comme en vrai, centre commercial. On se console avec le mélange de sérieux et de fantaisie de la simulation, franchement irrésistible.
Livres : Video Game Music / Original Sound Track
« La musique de jeu ne doit (…) pas être pensée en tant que genre mais en tant qu’approche. » C’est ce que s’attache à faire Damien Mecheri dans VGM : histoire de la musique de jeu vidéo (Pix’n Love, 296 pages, 19,90 €), ouvrage historico-théorique qui est aussi une collection d’études de cas, une galerie de portraits (de Chris Hülsbeck, David Whittaker, Akira Yamaoka…) et un recueil d’entretiens. L’impact des évolutions techniques (des bips pionniers aux envolées symphoniques sur support CD), la place de la musique dans la bande son en général ou le cas des rhythm games font partie des sujets abordés. Chez le même éditeur, OST : 100 albums indispensables de jeux vidéo de Rémi Lopez (240 pages, 19,90 €) dresse un palmarès commenté des meilleures musiques de jeux, de Turrican à Rez, de Silent Hill 2 à Hotline Miami ou Katamari Damacy. Et se révèle très complémentaire de l’épatante somme de Damien Mecheri.
Made in France : Bound by Flame
Il y eut Faery : Legends of Avalon ou Mars : War Logs. Il y a désormais Bound by Flame (Focus, PS3, PS4, Xbox 360 et PC, 40 à 55 €). Le jeu de rôle est, depuis sa fondation en 2008, le beau souci du studio parisien Spiders qui compense son manque relatif de moyens – ce n’est ni Bethesda ni BioWare – par une sorte d’artisanat amoureux. Ce que les jeux Spiders ont de si attachant, c’est leur manière de faire confiance au joueur pour, en quelque sorte, finir le travail. En mobilisant son imagination – paysages et dialogues suggèrent un monde plus vaste –, en s’appropriant les outils ludiques (gestion des armes, des pouvoirs…). Bound by Flame n’est pas un jeu qui s’impose mais que l’on élit, que l’on fait sien parce qu’il a un petit quelque chose et qu’un petit quelque chose, c’est parfois mieux qu’un grand tout et n’importe quoi. Souvent, même.
Gratuit : Long Story
C’est la rentrée. Après un an à l’étranger, vous débarquez au lycée. Vous ne tardez pas à remarquer d’étranges petits mots dans votre casier et, du même coup, à vous intéresser à celle qui l’occupait avant vous. Rapidement, aussi, vous êtes confronté(e) au trio de mean girls qui règne sur l’établissement – et à un type déguisé en dinde. La suite est à découvrir dans Long Story (Bloom Digital, PC, Mac, iOS et Android), étonnant visual novel aux allures de teen movie plus ou moins queer qui ne vient pas du Japon (où règne ce type de fiction interactive) mais est l’œuvre d’une petite équipe canadienne. Bien qu’un rien gentillet – Long Story est d’abord destiné aux ados et aux grands enfants –, son premier épisode ne manque ni de finesse ni d’humour. La suite est attendue en août. On sera au rendez-vous.
En bref :
L’édition 2014 de Bouillants, festival breton d’art numérique, explore la thématique du « Je(u) » (jusqu’au 1er juin). Le jeu vidéo n’est pas oublié avec des installations basées sur Final Fantasy VII, sur Lunar Lander, sur Duck Hunt, sur le casse-brique ou encore la célèbre (et douloureuse) Painstation.
Remarqué sur PS3 et adapté depuis sur Vita, PS4, Mac et PC, Stick It to the Man est arrivé dans la boutique en ligne de la Wii U (Zoink Games, 8 €). Une raison de plus de ne pas rater ce savoureux cocktail d’énigmes, de plateforme et d’humour drôle qui fait rire.
Just Dance peut donc mener à tout. Pour Frédéric Coispeau, l’un des ses game designers passé indé, c’est à la création d’un beat’em all façon Streets of Rage se déroulant dans une version ultra-violente et pop de l’URSS des années 80. La sortie de Mother Russia Bleeds (Le Cartel, PC et Mac) est annoncée pour 2015. On bave un petit peu d’envie.
http://www.youtube.com/watch?v=3ca-gzV7oxI
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