Le trompettiste Ibrahim Maalouf a été condamné pour agression sexuelle vendredi 23 novembre. Il affirme que l’accusatrice ment et ira en appel.
Vendredi 23 novembre, le célèbre trompettiste Ibrahim Maalouf a été condamné par le tribunal correctionnel de Créteil à 4 mois de prison avec sursis et à 20 000 euros d’amende pour agression sexuelle sur une collégienne de 14 ans au moment des faits. Son nom sera ajouté au Fichier national des délinquants sexuels (FIJAIS). Me Maud Sobel, l’avocate de l’artiste, et lui-même, ont fait savoir qu’ils iraient en appel.
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Sur les réseaux sociaux, Ibrahim Maalouf s’est exprimé sur le verdict en des termes pour le moins surprenants, feignant de se demander: « Je dois faire (sic) arrêter d’être sympa avec mes fans ?? »
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Deux versions opposées
Au début du mois de novembre, six mois de prison avec sursis étaient requis contre M. Maalouf. Dès le début du procès, deux versions radicalement différentes se sont opposées. La jeune fille d’aujourd’hui 18 ans accuse l’artiste de l’avoir embrassée une première fois à la sortie d’un cinéma en 2013. Il avait alors 33 ans. Lui affirme l’avoir repoussée : « Je lui ai pris les poignets, je me suis éloigné d’elle, sans la brusquer », rapporte l’AFP.
Deux jours plus tard, lors d’une nouvelle séance, l’adolescente l’a accusé de l’avoir embrassée une seconde fois dans le studio d’Ivry-sur-Seine où le trompettiste enregistrait son album et où elle effectuait un stage. Selon elle, il l’aurait même « attrapée par le bassin », mimant un acte sexuel. Ibrahim Maalouf nie complètement ces faits et dit ne se sentir « coupable » que de ne pas avoir su « mettre les limites », plus fermement.
« On est arrivés avec des preuves qu’elle mentait »
À l’issu du procès, son avocate a déclaré qu’« Ibrahim Maalouf a toujours contesté les prétendues agressions sexuelles et ce jugement ignore nos preuves de l’absence d’infractions ». Dans une interview accordée ce jour à Europe 1, le trompettiste déclare être « scandalisé par ce que j’ai entendu : le tribunal juge que ce que dit la fille est crédible alors qu’on est arrivés avec des preuves qu’elle mentait ». Il affirme avoir prouvé qu’il n’était pas présent à la date indiquée des faits reprochés.
Une santé mentale et physique fragile
Un an après les faits, les parents de la jeune fille auraient constaté qu’elle se scarifiait, et qu’elle était atteinte de troubles alimentaires, ce qui a entraîné plusieurs hospitalisations et thérapies. A cause de ces conséquences, les parents de la jeune fille avaient déposé plainte, ce qui avait amené à la mise en garde-à-vue de M. Maalouf en janvier 2017. Alors que son avocate, Me Sobel, avait mis en avant l’interprétation d’un « dépit amoureux » de la jeune fille qui « aurait souhaité que cette transgression continue », le procureur s’était emporté de façon virulente.
Ibrahim Maalouf, dans l’interview sur Europe 1, dénonce précisément que « le seul argument du tribunal c’est : ‘pourquoi elle mentirait?’« : « ce qui est très surprenant, c’est que la personne qui m’accuse de ces actes reconnaît elle-même avoir cherché à me manipuler et reconnaît elle-même qu’elle comptait se servir de moi, qu’elle voulait faire trompettiste comme métier ». Considérant la santé mentale fragile de la jeune fille, il ajoute : « Je comprends que cette personne ait des souffrances, n’aille pas bien, mais pourquoi on m’imputerait la responsabilité de ça? ». « Comment voulez-vous. qu’une jeune fille dont l’état de santé s’est objectivement dégradé, mente, pour rien, juste parce qu’elle aurait été vexée d’avoir été éconduite? », se demandait le procureur lors du procès.
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