La marque Le Mont Saint Michel, spécialiste de la maille et la graphiste Leslie David, qui a notamment réalisé des pochettes d’album pour Metronomy et Etienne Daho, s’associent pour une collection capsule estivale pétillante. Rencontre. D’un côté Le Mont Saint Michel. Fondée en 1913, la griffe française construit sa réputation grâce à ses vêtements de travail. […]
La marque Le Mont Saint Michel, spécialiste de la maille et la graphiste Leslie David, qui a notamment réalisé des pochettes d’album pour Metronomy et Etienne Daho, s’associent pour une collection capsule estivale pétillante. Rencontre.
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D’un côté Le Mont Saint Michel. Fondée en 1913, la griffe française construit sa réputation grâce à ses vêtements de travail. Alexandre Milan, aujourd’hui directeur artistique de la marque, fait ses armes dans une usine textile spécialisée dans la maille et le tricotage, que sa famille détient depuis plusieurs générations. Il redéveloppe dans les années 2000 Le Mont Saint Michel en l’associant à son savoir-faire et à son patrimoine familial. Fier de l’héritage du Mont Saint Michel mais loin d’avoir une vision passéiste, ses pièces adulées par une clientèle internationale trouvent le bon équilibre entre histoire et modernité.
De l’autre côté, Leslie David, 34 ans. Graphiste, directrice artistique et illustratrice, la jeune femme originaire de province passée par les Beaux Arts de Lyon et les Arts Déco de Strasbourg, débute dans l’agence de luxe Petronio Associates avant de se lancer en freelance. Depuis, Nike, Chanel, Givenchy, Kitsuné et bien d’autres ont fait appel à son style Art Déco et à son méticuleux travail sur le motif.
De cette rencontre naît une collection capsule de treize pièces qui offrent un subtil mélange à la fois bohème, rétro et sportswear. Les motifs graphiques croisent la maille, la robe cintrée rencontre une mosaïque maritime et le crop top revisite la marinière. On a voulu en savoir un peu plus sur ce duo énergique.
Comment en êtes-vous venus à collaborer ensemble ?
Alexandre Milan: On a beaucoup suivi le travail de Leslie, on trouvait ça génial. Ce qui m’intéresse, c’est de proposer une transversalité des domaines et d’intégrer à notre travail de marque et de style des gens d’univers différents. Ils peuvent être architectes, songwrittters, photographes ou en l’occurrence graphistes et designers comme Leslie. Son travail correspondait très bien à ce qu’on voulait faire et nous avions tous les outils pour rendre un motif plat en un motif vivant sur un textile.
Leslie David : C’est assez marrant, parce qu’on voulait travailler ensemble et on a pensé l’un à l’autre à la même période. Ça faisait très longtemps que je connaissais le Mont Saint Michel, j’étais cliente de la marque et fervente de son histoire.
Quelle était l’idée de départ pour cette collection ?
L.D : Il y avait une petite thématique avec l’identité de la marque sur le vêtement marin et cette réinterprétation de la rayure de la marinière mais c’était à peu près la seule idée. Côté matières, c’était la première fois que je travaillais sur la maille. Il y a évidemment des contraintes techniques importantes mais c’est aussi ce qui m’a éclatée. Les possibilités sont infinies, j’étais presque un peu frustrée que ce soit une collection été, j’aurai voulu en faire plus !
A. M : De notre côté, on a proposé à Leslie de justement réfléchir avec nous sur les différentes formes qui pouvaient intégrer la capsule. C’est vrai que c’est un domaine sur lequel nous avons une prééminence naturelle mais elle a pu dire ce qu’elle aimait, ce qu’elle voyait personnellement. Elle qui a eu, par la suite, le monopole sur la nature graphique et sur l’animation de chaque vêtement pour lui donner de la force.
Leslie, comment réussissez-vous à garder votre empreinte lorsque vous collaborez avec des marques ?
L.D : Tout dépend des demandes et des collections. J’ai une écriture assez large, je peux faire du dessin, du vectoriel, du collage donc je ne sais pas jusqu’où je garde mon écriture mais à partir du moment où je le fais, ça se ressent, mais je ne me dis pas « il faut que ça me ressemble ». Ce sont surtout des goûts qui transparaissent. Je suis très influencée par les années 20-30, le mouvement Art déco etc. Et ça m’influence tellement que c’est devenu quelque chose d’instinctif, une sorte de signature que je n’ai pas décidé d’avoir.
Est-ce que vous avez toujours été attirée par le monde de la mode ?
L.D : Tout à fait. Quand j’étais petite, je voulais épouser Jean Paul Gaultier. J’avais découpé des petites photos dans un journal, je les avais scotchées pour qu’elles ne s’abîment pas et je les gardais dans mon portefeuille. (Rires) Tout me fascinait chez lui : sa folie, sa créativité et son personnage complètement loufoque au summum dans les années 80. Je trouvais ces vêtements géniaux et ses pubs étaient dingues. Je crois que c’est ça qui a commencé à façonner mon goût pour la mode et pour la musique. Il a fait défiler Björk et j’ai découvert un monde que je ne connaissais pas du tout.
Ça devait être marrant de revisiter la marinière alors ?
L.D : Complètement, c’est un hommage à Jean Paul Gaultier. (Rires)
Et vous Alexandre, des icônes ?
A. M : Plus des icônes musique comme les Smiths. À l’époque le groupe diffusait une image que lui-même n’avait pas forcément calculé. Pour les adolescents, c’était le look à avoir absolument. La coupe de cheveux de Morissey et ses lunettes, à ce moment là, tous les gamins branchouilles portaient ça.
Avez-vous déjà collaboré avec des musiciens ?
A. M : Oui , avec un groupe super groupe belge des années 2000 qui s’appelle Das pop. C’est une des premières collaborations du Mont Saint Michel. Je ne savais pas vraiment ce qu’on allait faire avec un groupe de musique aussi pop mais quand ils sont venus avec leur mini bus, jour de tempête, j’ai tout de suite senti qu’il y avait quelque chose à faire, c’était évident. On a fait une capsule homme, ils avaient choisi des jacquards vintages de ma mère et on les a transformés en pulls jacquards pixelisés plus modernes et plus rock. C’était une super expérience.
Leslie, vous vous intéressez aussi beaucoup au monde de la musique.
L.D : C‘est très important pour moi. Beaucoup de personnes dans mon entourage font de la musique et j’ai été amenée à faire plusieurs pochettes d’albums pour différents artistes; dont récemment Etienne Daho pour son live, c’était un peu un rêve de le rencontrer! J’ai aussi adoré bosser avec Metronomy. Et pour vous dire combien la musique me parle, je suis en train de monter un festival de musique pour enfants à la Cigale. Avec un ami (Pedro Winter du label Ed Banger), on a chacun une petite fille du même âge et on se disait que la musique pour les enfants est assez déprimante. Conséquence, on organise un festival avec des groupes populaires auprès des parents mais qui joueront pour les enfants.
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