“L’attitude provocante d’une femme dans un lieu public atténue-t-elle en partie la responsabilité du violeur ?” Oui, répondent 40 % des personnes interrogées par Ipsos dans une enquête réalisée pour l’association Mémoire traumatique et victimologie, dans le cadre de sa campagne 2016 contre le viol. Les sondés sont également 27 % à estimer que la “tenue […]
“L’attitude provocante d’une femme dans un lieu public atténue-t-elle en partie la responsabilité du violeur ?” Oui, répondent 40 % des personnes interrogées par Ipsos dans une enquête réalisée pour l’association Mémoire traumatique et victimologie, dans le cadre de sa campagne 2016 contre le viol.
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Les sondés sont également 27 % à estimer que la « tenue très sexy » d’une femme dans les lieux publics, atténue la responsabilité de son agresseur. Plus de la moitié des personnes interrogées (55 %) croit encore que la majorité des viols se produisent dans l’espace public et sont le fait d’inconnus. Une enquête récente sur les viols à Paris entre 2013 et 2014 a pourtant révélé que dans 50% des cas, l’agresseur était un proche de la victime, et que seulement 12% des viols survenaient dans l’espace public.
Croyances erronées et “culture du viol”
Cette étude, présentée le 2 mars 2016 devant la délégation aux droits des femmes du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et la Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences (Miprof), révèle les « représentations des Français(e)s sur les viols et les violences sexuelles ». Ces idées reçues, alimentées par un certain sexisme, participent de “la culture du viol”, c’est à dire un ensemble d’attitudes et de croyances relativisant, voire niant les agressions sexuelles.
L’enquête d’Ipsos révèle que les jeunes (18-24 ans) participent de façon importante à ces croyances erronées sur le viol. Ils sont par exemple 31 % à estimer que les femmes peuvent ressentir du plaisir lors d’une relation forcée (contre 24 % tous âges confondus). La présidente de Mémoire traumatique et victimologie rappelle que ces croyances et préjugés rendent plus difficile la prise en charge des victimes, et qu’en 2015, 83 % d’entre elles n’ont été « ni reconnues, ni protégées« .
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