Les attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts et 413 blessés auraient-ils pu être évités ? C’est la question qui se pose après la publication dans le quotidien belge L’Écho d’un article clamant que la police judiciaire fédérale belge avait été informée des projets terroristes des frères Abdeslam en juillet 2014. Le […]
Les attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts et 413 blessés auraient-ils pu être évités ? C’est la question qui se pose après la publication dans le quotidien belge L’Écho d’un article clamant que la police judiciaire fédérale belge avait été informée des projets terroristes des frères Abdeslam en juillet 2014. Le journal affirme qu’une source des services antiterroristes aurait contacté la police fédérale à cette période pour leur signaler l’imminence d’un attentat fomenté par Salah et Brahim Abdeslam.
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Un lien entre Abaaoud et les frères Abdeslam révélé pendant l’été 2014
Le quotidien belge affirme que l’informateur aurait prévenu la police que Salah, soupçonné d’avoir joué au moins un rôle logistique dans les attentats du 13 novembre, et toujours en fuite, et son frère aîné Brahim, qui s’est fait exploser en terrasse du Comptoir Voltaire (XIe arrondissement), étaient tous deux en contact avec Abdelhamid Abaaoud, l’organisateur présumé des attentats mort dans le raid de Saint-Denis le 18 novembre.
Le parquet fédéral belge a, en revanche, fermement démenti ces allégations. Son porte-parole, Eric Van Der Sypt, a déclaré à Libération :
“Les informations que nous avons eues en juillet 2014 concernaient Abaaoud, et tout est dans le dossier judiciaire. On ne parle nulle part d’un projet d’attentat, rien du tout ! Et la seule chose qui concerne les Abdeslam, c’est qu’on nous dit à ce moment-là qu’il y aurait quelqu’un, dans leur entourage, mais on ne sait même pas qui, qui se serait radicalisé.”
Une enquête classée sans suite
Toujours d’après les déclarations du porte-parole publiées dans Libération, “peut-être que ça correspondait au début de leur radicalisation. Mais ce n’est pas punissable par la loi !”
D’autres reproches ont eu pour cible la police belge. Selon la RTBF, une enquête ouverte par le parquet fédéral en janvier 2015 sur Salah Abdeslam a été classée sans suite en juin de cette même année, quatre mois et demi avant les attentats de Paris et Saint-Denis. Le média belge affirme que lors de son audition le 28 février 2015 Salah Abdeslam dissimulera ses véritables intentions. “Il admettra connaître Abaaoud comme un ancien copain de quartier, sans plus.”
Malgré les soupçons de la police fédérale au sujet d’un éventuel voyage en Syrie de Salah Abdeslam – il a notamment été inscrit sur la liste de l’Office pour l’analyse de la menace (Ocam), organe belge recensant les individus soupçonnés de s’être déjà rendus en Syrie – aucun élément ne permet de mettre en évidence une quelconque infraction et l’affaire est classée le 29 juin 2015.
Le 29 juin 2015, le parquet fédéral belge classait sans suite une enquête sur Salah Abdeslam https://t.co/iuZ4gR6pUI
— Pierre Alonso (@pierre_alonso) February 28, 2016
Après la fermeture de l’enquête, le plus jeune frère Abdeslam se serait rendu en Grèce avec Ahmed Dhamani, ayant joué un rôle de repérage dans les attentats de Paris, puis en Hongrie, pour y chercher des complices impliqués dans les attentats.
Réunion d’une commission parlementaire
Le 8 mars prochain, une commission parlementaire à huis clos examinera le rapport du Comité P., la police des polices belges, sur les manquements potentiels dans le travail ayant précédé les attentats du 13 novembre. Le CDH, le parti francophone, appelle dans un communiqué publié mardi, à la création d’une commission d’enquête, “afin de déterminer sans tabous la responsabilité de la Belgique dans les événements ayant conduit à ce massacre”.
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