Les « Restos bébés du cœur » offrent vêtements et nourriture pour les tout-petits. Avec la transformation du quartier des Halles, le seul centre de Paris risque de fermer avant la fin de l’année. Pourtant, cette antenne de l’association répond à de réels besoins.
Mardi à 13h30, elles étaient cinq à attendre l’ouverture de ce centre spécialisé pour les nourrissons. Les mères sans ressources peuvent venir s’y fournir toutes les deux semaines. « 27 000 bébés commencent leur vie aux Restos du cœur », annonce Danielle Relave, cofondatrice du projet.
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L’antenne parisienne des Restos bébés du cœur aide 500 femmes chaque année, ce qui pourrait ne pas durer.
« Nous sommes hébergés par la mairie de Paris, mais sans nouvelle proposition de locaux, nous devrons fermer. Et laisser les mères retourner dans les files d’attentes des centres de distribution inadaptés à leurs besoins », s’alarme Danielle Relave.
Une réunion devait avoir lieu mercredi avec la responsable des Affaires sociales de la mairie. Rendez-vous annulé. « Je leur fais confiance. Ils nous ont toujours aidés. Mais là, il y a un vrai danger », s’inquiète la responsable de la structure.
Pour elle, il est important de rester dans Paris. « Ils sont tentés de nous mettre à l’extérieur, ça fait moins désordre. Mais on ne peut pas obliger ces mères à faire de longs trajets en métro avec les poussettes. »
Un soutien pour les mères sans papiers
80% des femmes accueillies dans la structure sont sans-papiers. Sans les Restos bébés du cœur, elles n’auraient pas de ressources pour s’occuper convenablement de leurs enfants.
« Je chercherais bien du travail, mais les crèches refusent les enfants sans papiers », explique la mère d’une petite fille de quatre mois.
Depuis l’ouverture de l’antenne bébé en 2005, les activités se sont diversifiées autour de l’assistance aux mamans : espace de jeu, bibliothèque avec ateliers d’alphabétisation, cellule d’insertion professionnelle, aide au micro-crédit pour financer des formations, planning familial et prévention sida. Pour cela, l’antenne bébés dispose actuellement de 500 m2. D’après Danielle Relave, « 200 à 300 m2 minimum seraient nécessaires pour pouvoir continuer ». Une superficie pour l’instant impossible à trouver à Paris intra-muros. Ne reste plus qu’à attendre le début des travaux des Halles dans l’inquiétude.
Christophe Payet
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