Masha Alekhina et Nadya Tolokonnikova, deux membres du collectif russe punk et féministe des Pussy Riot, viennent de révéler sur leur chaîne YouTube un clip sombre et symbolique intitulé « I Can’t Breathe », en hommage à Eric Garner.
En juillet 2014, Eric Garner, Noir américain de 44 ans, est soupçonné de vendre illégalement des cigarettes. L’homme meurt quelques heures après son arrestation. La raison ? Un policier utilise une technique d’art martial d’étranglement interdite dans la police depuis 1993, qui bloque les voies respiratoires. Eric Garner, en surpoids et asthmatique, tente d’expliquer qu’il n’arrive pas à respirer, s’évanouit et succombe à l’asphyxie. Le policier n’a cependant pas été condamné par la justice américaine, ce qui avait déclenché une vague d’indignation.
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Pour la première fois, les Pussy Riot, qui elles-mêmes avaient été arrêtées en 2012 à Moscou pour avoir chanté une prière punk contre Vladimir Poutine dans une église, s’expriment dans un titre en anglais. Elles y dénoncent les violences policières et chantent le slogan des mobilisations pour Eric Garner, qui est aussi l’une des dernières paroles de la victime : « Je ne peux pas respirer ». Le morceau a d’ailleurs été composé lors des manifestations à New York.
Le clip démarre sur un gros plan d’un paquet de cigarettes au milieu de terre fraîchement creusée. La caméra se déplace ensuite lentement pour dévoiler les deux jeunes femmes en uniforme de policiers russes anti-émeute, en train de se faire enterrer vivantes. « Nous-mêmes savons exactement à quoi ressemblent les violences policières, nous ne pouvions pas rester silencieuses sur ce problème », assure le groupe au site Buzzfeed. En février 2014, lors des jeux olympiques de Scotchi, les Pussy Riot avaient été filmées en train de se faire frapper et fouetter par des policiers et des milices cosaques.
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