Interrogé près de 1h30, le Président est revenu sur les raisons du remaniement, la réforme des retraites, l’immigration et enfin ses grands projets pour la fin de son quinquennat, comme la dépendance, l’emploi ou la réforme fiscale. Résumé des temps forts.
Sur la dépendance
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C’est le premier point abordé quant aux chantiers de la fin du quinquennat: la plus grosse réforme concernera la dépendance. Le Président a annoncé une « grande consultation » durant six mois et des « décisions à l’été 2011 », pour une loi qui suivra à l’automne.
Faut-il « obliger les gens à s’assurer », « augmenter la CSG », avoir des « recours à la succession »? Nicolas Sarkozy n’a pas voulu dire quelles étaient les réponses qui lui semblaient le plus appropriées pour résoudre « la question de la dignité des vieux » (sic).
Sur l’emploi
Pour l’emploi, deux chantiers prioritaires : la généralisation des contrats de transition professionnelle pour les licenciés économiques et le doublement du nombre de jeunes qui suivent une formation en alternance. En tout cas, selon Nicolas Sarkozy, tout heureux de l’annoncer, l’année 2011 devrait être une belle année : « Le chômage reculera, l’économie repart, on peut s’en sortir ».
Sur la réforme fiscale
Il y aura une réforme de la fiscalité au printemps 2011, mais promis juré, « il n’y aura pas d’augmentation d’impôts », comme dirait Bush senior. En ce qui concerne la mort annoncée du Bouclier fiscal, et de l’ISF, aucun retour en arrière, mais simplement la volonté de s’harmoniser avec l’Allemagne « pour éviter les délocalisations et la fuite des capitaux » (même si on avait plutôt l’impression que les usines partaient en Chine et les riches en Suisse, mais bon…). Pour contrebalancer, un nouvel impôt sur le patrimoine devrait voir le jour.
Sur la présidence française du G20
Sur le volet international, le Président défend une idée force que ne renierait pas Lutte ouvrière: « Il faut protéger les gens. » Et pour cela, il nous faut: « un nouveau système monétaire international », « la taxation des transactions financières » au profit de l’Afrique et mettre un terme à la « spéculation sur les prix des matières premières ». Difficile de ne pas être d’accord.
Sur les droits de l’homme
Etrange impression lorsque Nicolas Sarkozy semble s’attribuer les mérites de la libération de l’opposante birmane Aung San Suu Kyi, qui a d’ailleurs « appelé Carla ». Et le Président, tout à sa victoire injustement ignorée du reste du monde, de remercier le président chinois « qui m’a aidé ». D’ailleurs avec la Chine, rien ne sert de faire « un petit coup d’image qui nuit à l’intérêt de ceux qu’on veut défendre ». L’important ce sont les résultats. Quels résultats? Question suivante!
La présidentielle de 2012
Nicolas Sarkozy n’y pense plus en se rasant le matin! Pas question en tous cas de se lancer tout de suite dans la campagne présidentielle. Il prendra sa décision à l’automne 2011.
Sur la justice
Zappant une autre question sur la présidentielle de 2012, le Président est revenu sur la Justice -un thème toujours porteur qu’il aurait été dommage d’oublier- qu’il veut rapprocher des citoyens. Citoyens auxquels il propose de siéger aux côtés des juges pour les libérations conditionnelles. Deuxième chantier: la simplification du « fatras administratif et législatif » notamment pour le droit de l’urbanisme et le droit du logement. « Plus personne n’y comprend rien ».
Sur le FN
« Je ne crois pas à une alliance avec le FN. » Question suivante!
Sur son état d’esprit après trois ans et demi au pouvoir
Certes notre Président est apparu quelque peu fatigué, parfois irrité, mais que les âmes sensibles se rassurent, il va s’aménager « plus de temps pour réfléchir ». Et il a « une famille qui l’entoure et le soutient ». Et, surtout, une femme: « Quand on a la chance d’avoir une femme qui a une grande intelligence, ce serait dommage de ne pas l’écouter. » Les autres en tireront les conséquences…
Arnaud Aubron et Marion Mourgue
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