« Scandale d’État », malaise total avec Christine Angot et réaction en direct de l’Elysée. Ce qu’il faut retenir du passage de François Fillon jeudi soir, dans « L’Emission politique » de France 2.
La séquence n’a duré que dix minutes mais a réussi à vampiriser l’ensemble de l’émission. En choisissant Christine Angot comme invitée mystère de ce numéro de L’Émission politique de François Fillon – le second pour lui -, David Pujadas et son équipe ont réussi à éclipser totalement la défense du candidat LR sur les affaires qui le touchent et sur le déroulé de son programme, toujours aussi peu audible.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
https://www.youtube.com/watch?v=F6loIsNXx8E
L’image qui a été véhiculée par la presse m’a souvent fait penser à Pierre Bérégovoy
L’émission a débuté par les affaires justement dont fait l’objet M. Fillon. Face à David Pujadas, plus pugnace qu’à son habitude, l’homme de la Sarthe joue son va-tout. Mis en examen le 14 mars pour détournement de fonds publics, abus de bien sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquement aux obligations déclaratives, il a accusé :
« Ça fait deux mois que la presse déverse sur moi et ma famille des torrents de boue. Ca fait trente-six ans que je me consacre à la chose publique, est-ce qu’une seule fois on a mis en cause mon intégrité ? Jamais. L’image qui a été véhiculée par la presse m’a souvent fait penser à Pierre Bérégovoy [qui s’est donné la mort en 1993, mis en cause dans une affaire de prêt, ndlr]. »
Dans le détail, François Fillon nie avoir touché 50 000 dollars pour son rôle d’entremetteur entre un homme d’affaires libanais spécialisé dans le pipe-line, Vladimir Poutine et le PDG de Total. L’affaire avait été révélée en deux parties ; par Mdiapart le 14 mars puis le Canard enchaîné, le 22. Concernant les costumes offerts par l’avocat Robert Bourgi, un « ami », le candidat a reconnu qu’il avait « eu tort » de les accepter alors qu’il ne « voyait pas le problème » quelques jours plus tôt, au moment de la découverte de cet épisode par le JDD. « J’ai fait une erreur de jugement » et « je les ai rendus », a-t-il assuré.
Le « cabinet noir »
Mais M. Fillon ne s’est pas contenté de se défendre, il a attaqué. Lé député de Paris estime être une victime des plus hauts lieux de l’Etat, évoquant un « cabinet noir » :
« Je vais mettre en cause le président de la République. Il y un livre [Bienvenue Place Beauvau, écrit par les journalistes du Canard enchaîné Didier Hassoux et Christophe Labbé avec Olivia Recasens] qui sort ces jours-ci qui explique comment François Hollande fait remonter les écoutes judiciaires qui l’intéresse à son bureau, ce qui est une illégalité totale (…) Moi, ce soir, solennellement, je demande qu’il y ait une enquête d’ouverte sur les allégations qui sont portées dans ce livre, parce que c’est un scandale d’État. »
Le chef de l’État a immédiatement réplique et condamné ces propos. Les propos de M. Fillon ont également ont été contredits par l’un des auteurs du livre mentionné, Didier Hassoux.
Le Président @fhollande condamne avec la plus grande fermeté les allégations mensongères de Fillon sur France 2 pic.twitter.com/j4YzlSu6F5
— Gaspard Gantzer (@gaspardgantzer) March 24, 2017
Autre invitée de l’émission, l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Mais entre temps eut lieu la fameuse séquence mystère avec Christine Angot, qui éleva la tension sur le plateau à un niveau rarement atteint. On ne retiendra donc après ça que quelques bribes des propositions économiques de François Fillon : « 40 milliards d’euros de baisse de charges sur les entreprises » ou le retour « au nombre d’emplois publics en 2002, quand Jospin était Premier ministre », pour justifier sa volonté de supprimer 500 000 emplois dans la fonction publique. « Vous semblez déconnecté de la réalité, a rétorqué Mme Filippetti. Vous prônez des économies massives qui sont irréalisables sur cinq ans. »
{"type":"Banniere-Basse"}