C’est un magazine qu’il faut lire plusieurs fois. On y découvrira toujours une nouvelle perspective sur le monde, mêlant photos d’un road-trip en Oregon, recette de la tresse finlandaise ou récit d’un vol entre Paris et New-York… Car il s’agit bien d’une invitation au voyage, au cours duquel les quatre coins du monde se rejoignent […]
C’est un magazine qu’il faut lire plusieurs fois. On y découvrira toujours une nouvelle perspective sur le monde, mêlant photos d’un road-trip en Oregon, recette de la tresse finlandaise ou récit d’un vol entre Paris et New-York… Car il s’agit bien d’une invitation au voyage, au cours duquel les quatre coins du monde se rejoignent pour nous donner l’inspiration du matin, thème de ce premier numéro.
On a rencontré Thomas, Baptiste et Nicolas, les trois fondateurs du magazine, pour discuter de cette nouvelle « bouffée d’air frais et de créativité », comme ils aiment à décrire leur projet.
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– « Les Others », c’était un site web depuis 2012. Pourquoi lancer un magazine maintenant?
Nicolas : Quand on a lancé le blog il y a trois ans, on voulait écrire et relayer du contenu sur des sujets très variés qui nous passionnaient. Avec le temps, on a affiné notre ligne éditoriale pour que le résultat nous ressemble. Aujourd’hui, notre ADN est vraiment outdoor…
Thomas : Nos nouvelles rubriques ont entrainé de plus en plus de contributions, surtout sur les Stories. Des voyageurs du monde entier ont commencé à nous envoyer leurs récits et photographies pour alimenter le blog : Patagonie, Japon, Alaska… Cela nous a donné envie de donner à ces histoires le support qu’elles méritent en passant sur papier.
Baptiste : Exactement, on a vraiment pensé le magazine comme une fenêtre ouverte sur le monde. On cherche à connecter la zone urbaine avec la nature sans prendre un avion pour le Colorado, parce que tout le monde ne peut pas le faire. Donc on a eu envie de matérialiser cette évasion, pas par un billet d’avion mais par un magazine.
– Et vous poursuivez en parallèle votre présence en ligne? Le web serait-il la formule gagnante pour la survie du papier?
Baptiste : Oui, on n’abandonne pas le site, au contraire. Il s’agit de trouver un bon équilibre entre formats web et papier, et d’utiliser le potentiel créatif de chacun.
Thomas : En fait, la mixité des formats nous permet d’être plus créatifs et on veut arriver à atteindre une vraie complémentarité entre digital et papier.
Baptiste : Et c’est quand même grâce au site qu’on a réussi à lancer le magazine. Les possibilités sont démultipliées grâce au web, et on peut toucher les lecteurs régulièrement, mais le papier nous permet de vraiment nous affirmer.
– Le papier se démarque justement par sa grande qualité. Plus qu’un magazine, on a l’impression de tenir un véritable objet entre les mains…
Nicolas : En effet, nous l’avons pensé comme une revue à mi-chemin entre un journal de bord et un livre d’art. On ne voulait pas un truc que tu consommes et que tu jettes après ; c’est un magazine sur lequel tu reviens, que tu peux relire et redécouvrir.
Baptiste : Car c’est aussi intemporel, on ne traite pas de l’actualité. Tu peux très bien le relire dans 5 ans, il aura gardé tout son sens. C’est un bel objet qui permet de s’évader.
– Vous avez opté pour un magazine thématique. Pourquoi avoir choisi de consacrer le premier numéro au matin, est-ce symbolique?
Nicolas : Il y a une part symbolique oui, le matin représente le début d’un nouveau jour, c’est le début d’une nouvelle aventure sur papier avec nos contributeurs. Et puis, plus concrètement, il y a une multitude de manières de traiter ce sujet à travers le monde. C’est un choix qui nous a vraiment paru évident.
Baptiste : On a aussi inclus des recettes illustrées, des essais et des interviews pour traiter le thème du mieux possible.
– Entre le web et le magazine, il y a un grand pas en terme de bugdet. Comment avez-vous financé le tirage du magazine?
Baptiste : On a lancé une campagne de crowdfunding sur Kisskissbankbank, qui a très bien marché, au-delà de nos attentes. On a également écrit deux histoires en collaboration avec des marques dans le magazine, Drapeau Noir (NDLR : un label de vêtements) et Gentleman’s Brand Co., une marque de cosmétique australienne.
Thomas : Dans ces deux cas, le but était d’établir une vraie collaboration. De représenter des valeurs collectives. Par exemple, Drapeau Noir sponsorise le contenu de l’article, mais le fond ne parle pas de la marque en elle-même…
Baptiste: …mais correspond à son identité et à sa vision. L’idée pour le numéro 2 est d’agir en vrai producteur de contenu, de partir d’une idée, faire une stories pour le papier, une vidéo sur le site, des petites pastilles sur Instagram, etc… Il s’agit de penser une large palette de contenus en fonction des supports. Je crois que nos lecteurs n’attendent pas des contenus dupliqués sur tous les formats, mais plutôt une complémentarité.
– Qui écrit dans le magazine? Avez-vous une équipe définie de contributeurs?
Nicolas : Notre équipe est très ouverte en fait. Sur le web, on fonctionne avec une petite équipe de rédacteurs permanents, qui publie quasi-quotidiennement et à qui l’on doit beaucoup. Des contributeurs ponctuels travaillent également avec nous pour les Stories et les recettes illustrées. On a donc recontacté ces derniers pour lancer le magazine. On a une relation vraiment particulière avec eux, même si nous ne les avons pas tous rencontré physiquement. Nous 3, on oriente tout ça, on discute avec chacun des sujets à traiter, on écrit, et on s’efforce de rendre le projet concret et semblable à nos attentes en collaboration avec une graphiste talentueuse recrutée pour l’occasion.
Baptiste : On est dans une logique collaborative, du financement jusqu’à la création du contenu. Le but est d’ouvrir tous nos champs créatifs. On fixe uniquement un thème qui nous tient à coeur, qui va plaire à notre audience, puis on travaille avec des contributeurs aux influences diverses, pour qu’ils mettent leur patte là-dedans. Pour le deuxième numéro, l’idée est d’agrandir encore cette équipe, de trouver de nouveaux rédacteurs, photographes, pour avoir des points de vue différents.
– Tous les contenus sont écrits en français et en anglais, c’est pour marquer l’ouverture à l’international?
Nicolas : Ca nous a permis d’ouvrir nos perspectives oui, on a vite reçu des contributions des quatre coins du monde.
Baptiste : Et aujourd’hui, ça permet au magazine d’être distribué à l’international aussi : Hong-Kong, New York, Berlin, Munich, Amsterdam, etc…
Nicolas : Ce qui est marrant, c’est que j’habitais à Berlin il y a deux ans, et en écumant les shops je suis vite tombé sur Kinfolk et Cereal. C’est ce type de magazines qui nous a beaucoup inspiré, et c’est assez cool de se dire que deux ans après, on est vendus à côté d’eux, dans les mêmes librairies (rires).
« Les Others Magazine – Volume I : Morning Issue », en vente chez Centre Commercial à Paris, dans une trentaine de shops à travers le monde et sur l’eshop du site.
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