C’est un sujet “typiquement français”, dont le Daily Beast se délecte : à Paris, les modèles vivants, qui posent nus dans les ateliers et les écoles d’arts, menacent de faire grève. Ils ont manifesté le 7 juillet, sans succès. Las, ils menacent maintenant de se rhabiller : dans le petit monde des modèles vivants, la […]
C’est un sujet “typiquement français”, dont le Daily Beast se délecte : à Paris, les modèles vivants, qui posent nus dans les ateliers et les écoles d’arts, menacent de faire grève.
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Ils ont manifesté le 7 juillet, sans succès. Las, ils menacent maintenant de se rhabiller : dans le petit monde des modèles vivants, la colère gronde. A tel point qu’elle traverse même l’Atlantique. La nouvelle a été relayée par le site américain The Daily Beast, bien trop heureux de pouvoir parler de la France, de grève, et surtout d’artistes français tous nus (« oh la la! ») dans un même article.
Se contorsionner, immobile, des heures durant – jusqu’à neuf heures par jour : poser nu est loin d’être une partie de plaisir aux doux airs de bohème. Souvent vu, à tort, comme un job occasionnel, voire étudiant, le métier de modèle vivant s’inscrit dans une grande tradition occidentale de la peinture, héritée de l’Antiquité et remise au goût du jour dès le 17e siècle, avec l’essor des Académies.
Au fil des années, l’activité s’est professionnalisée, mais officiellement, elle n’existe toujours pas – aux yeux de l’Etat, les modèles vivants sont de simples vacataires. « Nous sommes sur un siège éjectable », explique l’une d’entre eux à Libération.
Dans ce reportage vidéo, tourné par Libération, les uns déplorent les conditions d’hygiène parfois ubuesques, quand d’autres expriment leur désarroi face à un statut imaginaire. Leur message : « les modèles vivants ne sont pas des accessoires ».
En 2008 déjà, certains d’entre eux avaient manifesté nus dans les rues de la capitale. A l’époque, ils s’opposaient à la suppression, sur décision de la Ville de Paris, du « cornet », une feuille de papier roulée qui circulait à la fin d’une séance à travers les élèves des écoles d’art et constituait leur pourboire.
Si certains d’entre eux ne partagent pas ce ras-le-bol (voir cette tribune sur rue89, écrite par un modèle : “Modèles vivants, arrêtez de vous lamenter!”), ces travailleurs de l’art excédés sont soutenus par leurs homologues italiens. A quand une internationale du modèle vivant ?
Laura Aronica
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