Une étude publiée le mercredi 16 septembre dans la revue médicale Anaesthesia montre que les masques sont moins bien adaptés aux visages des femmes et des Asiatiques.
Les masques FFP2 et FFP3 que les soignants utilisent dans les hôpitaux sont moins adaptés à la forme du visage des femmes et des Asiatiques, les exposant à un plus grand risque d’infection par le Covid-19. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue médicale Anaesthesia mercredi 16 septembre.
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L’autrice principale de l’étude, Britta von Ungern-Sternberg, de l’Université d’Australie-Occidentale, y explique dans des propos traduits par l’AFP que “les masques filtrants ne peuvent apporter une bonne protection que s’ils épousent bien la forme du visage de l’individu, afin qu’ils soient hermétiquement ajustés et ne laissent pas passer de l’air non-filtré”. Mais son travail démontre que lors de tests, les masques pouvaient être ajustés correctement par 95 % des hommes contre seulement 85 % des femmes. De la même manière, ils s’adaptaient à 90 % des personnes d’origine caucasienne, contre 84 % des personnes d’origine asiatique. Pour les femmes asiatiques, la proportion dégringolait à 60 % en moyenne.
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Des masques testés sur les hommes
La raison ? Les masques sont testés en majorité sur un public masculin, qui a généralement un gabarit différent des femmes. Pourtant, celles-ci représentent les deux-tiers des soignants dans de nombreux pays, selon les estimations de plusieurs autorités sanitaires dans le monde. Les auteurs et autrices de l’étude parue dans la revue médicale citent par exemple les Etats-Unis qui testent les masques N95 sur des soignant·es afin de leur garantir une meilleure efficacité. Mais, les femmes et les Asiatiques sont “sous-représentés” dans ce panel.
En avril dernier, le Guardian s’était déjà saisi du sujet. Dans un article, le média révélait que les organismes professionnels, les experts et les syndicats du service national de santé avaient averti quant au fait que la vie des soignantes était mise en danger par des équipements de protection conçus pour les hommes. “L’équipement de protection individuelle est adapté à un homme de 1,80 m, bâti comme un joueur de rugby”, y indiquait un soignant.
La docteure Helen Fidler, vice-présidente du comité des consultants d’un syndicat médical britannique, alertait : “La vie des femmes est mise en danger à cause d’équipements mal adaptés. Nous savons qu’ils fonctionnent s’ils sont bien ajustés, mais les masques sont conçus pour un gabarit masculin, l’ironie étant que 75 % des travailleurs du service national de santé sont des femmes.”
Pour les auteurs de l’étude publiée le 16 septembre, la solution est de systématiquement tester les masques sur les soignant·es dans les hôpitaux, avant qu’ils et elles ne les portent pour travailler.
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