La jeune instagrameuse professionnelle était en pleurs sur les réseaux sociaux. Sans qu’on puisse distinguer le vrai du faux.
Format carte postale
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Un seul coup d’œil sur le compte Instagram d’Essena O’Neill et nous voilà parti pour un bon quart d’heure de jalousie. A 19 ans, cette Australienne à la plastique digne d’un mannequin de Victoria’s Secret mène une vie de rêve en maillot deux-pièces au bord de la mer. Sa blondeur juvénile, ses dents Ultra Brite : 700 000 personnes bavent quotidiennement devant ses photos, qui semblent faire la promo d’un séjour all-inclusive sur une île paradisiaque, la nonchalance en prime.
Car Essena O’Neill maîtrise l’art du “cliché pris l’air de rien”, et a fait de l’exposition de sa vie sa profession. A l’instar des blogueuses mode qui voudraient nous faire croire que leur quotidien ressemble au générique de La croisière s’amuse. A d’autres.
Mea maxima culpa
Essena O’Neill aurait pu n’être qu’une instagrameuse de plus si elle n’avait décidé de jouer la partition de la rédemption. Le 2 novembre, elle poste une vidéo d’elle en larmes maudissant la dictature de l’apparence. Mieux : elle modifie les légendes de ses clichés de rêve pour dévoiler les véritables conditions dans lesquelles ils ont été réalisés.
La jeune fille révèle le nombre de prises nécessaires à l’obtention de telle photo, la couche de maquillage qui lui a permis de camoufler son acné sur telle autre, ou encore le montant qu’elle a touché pour porter telle ou telle tenue. La blogosphère manque de s’étouffer.
De l’autofiction à l’autopromo
Après avoir supprimé ses comptes Instagram, YouTube et Tumblr, Essena O’Neill crée Let’s Be Game Changers, un nouveau site sur lequel elle revendique une liberté de parole et déclare vouloir aborder de “vrais sujets” comme le véganisme. Se félicitant d’avoir obtenu un écho médiatique international, elle mentionne de “futurs projets” dont la publication d’un e-book, et lance par la même occasion un appel aux dons.
Assisterait-on au climax d’un storytelling finement rodé ? C’est ce que pensent ses “amies” de Los Angeles qui, dans une vidéo, assurent qu’elle a monté cette opération pour s’attirer davantage de publicité. Ou comment l’autofiction est devenue un job à plein temps.
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