Loin de la vie urbaine, le photographe américain Lucas Foglia est parti à la rencontre de ceux qui ont quitté la cité pour se retirer dans la nature. Avant d’immortaliser en images l’actuel boom minier toxique du gaz de schiste aux Etats-Unis, le photographe américain Lucas Foglia a baroudé dans le Sud-Est du pays de 2006 […]
Loin de la vie urbaine, le photographe américain Lucas Foglia est parti à la rencontre de ceux qui ont quitté la cité pour se retirer dans la nature.
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Avant d’immortaliser en images l’actuel boom minier toxique du gaz de schiste aux Etats-Unis, le photographe américain Lucas Foglia a baroudé dans le Sud-Est du pays de 2006 à 2010 et rencontré des personnes retirées à la campagne et dans les forêts. « Elles retournent à la terre parce que le prix des terrains est abordable et elles tentent d’observer un style de vie autosuffisant en cherchant un coin au sol arable avec une source d’eau fraîche. On observe cela depuis plusieurs générations aux USA ».
Lucas Foglia poursuit l’explication de son livre, A natural order, et rappelle que différentes raisons forcent les gens à quitter les cités urbaines. « Certains partent pour des motivations écologiques, des convictions religieuses ou pour échapper à la récession économique ». En s’appuyant sur le réseau des amis de ses parents – domiciliés dans une ferme située dans la banlieue de New York – il a contacté une douzaine de communautés. « J’ai approché des groupes chrétiens, des libertariens – une philosophie politique de plus en plus présente aux USA – et ils veulent vivre selon leurs règles ».
Foglia souligne qu’ils ne souhaitent pas forcément convaincre le monde d’adopter leur condition. Si dans les communautés religieuses l’ambiance est plutôt « patriarcale », il n’en va pas de même chez les habitants des bois où les femmes chassent des animaux comme la gent masculine – nous sommes plutôt loin de l’image d’Epinal voulant qu’elles restent dans une grotte (ou une hutte) en attendant le retour de Monsieur avec la barbaque et les baies. « Ils apprennent à leurs enfants les valeurs libérales. Les petits sont souvent éduqués à la maison et en savent plus sur les plantes sauvages comestibles que les mathématiques » note-t-il avec une pointe d’humour.
Lucas Foglia aime beaucoup trop voyager pour mener une existence autosuffisante. « J’adore troquer des objets, jardiner, cohabiter avec des amis, mais être dans les bois en cultivant des fruits et des légumes pour nourrir une famille demande beaucoup de travail ».
Aussi le photographe nuance l’isolement de ces Américains « débranchés du réseau », les fameux « Off the grid » : « Beaucoup mettent à jour un site internet avec leur ordinateur portable ou un téléphone mobile qu’ils rechargent avec une batterie de voiture, un panneau solaire ». Foglia confie qu’ils ne rejettent pas complètement le monde moderne en empruntant ce qui leur est utile.
Lucas Foglia, qui s’intéresse désormais aux ravages de l’exploitation de gaz de schiste aux USA (sujet de son dernier livre, Frontcountry) n’est pas le seul à avoir rencontré des gens qui lâchent tout pour une vie « off the grid ». Dans le même registre, on ne peut que signaler le film Living Wild du photographe français Eric Valli qui présente Lynx Vilden, une experte dans l’art de la survie en forêt.
Guillaume Roche
Les deux livres de Lucas Foglia sont publiés chez Nazraeli Press
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