A Paris, Sabrina Krief, spécialiste des chimpanzés, a réuni lundi matin une dizaine de personnalités pour appeler le gouvernement à sauver ces primates en voie de disparition. Adressé comme un plan d’urgence, les acteurs de cette action attendent une vraie réponse de la part du gouvernement Macron.
Dans une lettre ouverte au gouvernement français et plus particulièrement aux ministres de la Transition écologique, Nicolas Hulot, et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, plusieurs personnalités s’engagent contre l’éradication des primates, par la faute humaine. Au musée de l’Homme étaient présents lundi une actrice – Nathalie Baye – un chocolatier – Patrick Roger – un élu du Modem – Yann Wehrling – aux côtés de Sabrina Krief, célèbre primatologue, afin de réclamer des actions concrètes au gouvernement.
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Le constat est plus qu’alarmant
En l’espace de cinquante ans, selon les scientifiques, les populations de grands singes ont diminué de 70 % à cause d’activités humaines telles que la déforestation, l’agriculture intensive ou encore le braconnage. On estime qu’il existe 700 000 grands singes dans le monde, uniquement en Afrique et en Asie du Sud-Est. Pour eux, le pire est annoncé : si rien n’est fait dans les dix prochaines années, on assistera à l’extinction de l’espèce tout entière, dans un futur proche; soit environ d’ici 25 à 50 ans.
Sabrina Krief, primatologue spécialisée dans la protection des grands singes, soulève à ce propos :
« Nous sommes responsables de leur disparition, or nous faisons partie de la même famille, celle des hominidés. »
Celle qui étudie les chimpanzés depuis plus de 20 ans s’exprimait au micro de CNEWS le 13 mai 2017 à propos de l’impact de l’action humaine sur les populations de grands singes.
Une pétition en ligne
Afin de contribuer à cet appel, une pétition en ligne a été lancée. L’élu Modem Yann Wehrling a partagé ce soutien sur Twitter, via le #SauvonsLesGrandsSinges
#SauvonsLesGrandsSinges
➡️ Une interpellation que nous rendons publique ce jour avec Sabrina Krief, Nathalie Baye, Patrick Roger @LaurenceParisot et beaucoup d’autres signataires.
Merci à eux ! https://t.co/O94zwW1x0w— Yann WEHRLING (@YannWehrling) 8 avril 2018
Comment assurer la survie de l’espèce ?
Dans les mesures évoquées par le collectif, on retrouve des actions telles que la protection de l’habitat des grands singes. Les impacts qu’ont la culture de l’huile de palme, du thé, du café, du cacao et du papier sur l’environnement des grands singes sont colossaux. Les pesticides utilisés pour cultiver ces produits sont notamment la première cause de malformations, notamment faciales chez les chimpanzés. Pour éviter cela, il convient de s’assurer que ces denrées seront obtenues à travers une production biologique et équitable, garantie sans déforestation, dans les régions où vivent les grands singes.
Les signataires espèrent aussi mettre fin au braconnage des grands singes : en Afrique, les gorilles sont braconnés pour le commerce de la viande de brousse. Cette action est responsable de la disparition de 4 000 grands singes par an.
Ne plus exploiter ou manger des grands singes : les signataires de l’appel souhaiteraient interdire les primates dans les spectacles, les cirques, les films, à la télévision, mais aussi dans les laboratoires de recherche. Il s’agit de reconsidérer et renforcer leurs droits. Aussi, en évaluant le volume de viande de brousse qui arrive en France, il sera possible de déterminer la part de viandes issues d’espèces menacées, dont celle des grands singes et de sanctionner les compagnies aériennes et aéroports français qui participent au trafic d’espèces menacées.
Un autre objectif : accorder un statut symbolique d’espèce au patrimoine mondial de l’humanité
Présenter cette résolution à l’Unesco lors de la prochaine conférence générale en 2019 serait un moyen de relayer à un niveau international les mesures qui pourraient être prises en France, à la suite de cet appel.
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