Depuis 2010, des longboardeuses des quatre coins du monde militent pour mettre fin aux stéréotypes de genres dans l’industrie des sports de glisse. Elles constituent le plus grand crew au monde : le Longboard Girls Crew. La sexualisation des femmes sur le marché des sports extrêmes, les rideuses sommées de prendre la pose en petite […]
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Depuis 2010, des longboardeuses des quatre coins du monde militent pour mettre fin aux stéréotypes de genres dans l’industrie des sports de glisse. Elles constituent le plus grand crew au monde : le Longboard Girls Crew.
La sexualisation des femmes sur le marché des sports extrêmes, les rideuses sommées de prendre la pose en petite tenue, le matos rose bonbec et les planches à fleurs… voilà une partie des poncifs qui exaspèrent les longboardeuses à l’origine du Longboard Girls Crew. Créé à Madrid en 2010, cette communauté présente dans plus de 180 pays rassemble aujourd’hui plus de 230.000 fans sur les réseaux sociaux du monde entier, et compte 70 ambassadrices, de l’Australie au Venezuela, en passant par la Finlande et le Japon. Leur but ? Promouvoir la pratique de leur discipline chez les filles et défendre l’égalité des sexes dans le monde de la glisse.
Crédits: Rideuse Spoky Woky – Photographe Guillaume Bois
Casser les stéréotypes
« Les femmes sont sous représentées depuis l’emergence des sports extrêmes et aujourd’hui, l’image que l’industrie donne d’elles est parfaitement inexacte. (…) Les petites filles portent des robes roses, sont fragiles et ne doivent pas se salir, alors que les garçons n’ont pas le droit d’être faibles, ni de ressentir ou d’exprimer des émotions. Je crois qu’en cassant certains stéréotypes nous contribuons à construire une société plus forte et plus saine pour tous les êtres humains », écrit Valeria, co-fondatrice et manager de la communauté, sur le site du LGC. Au départ, ces sportives engagées se contentaient de poster des vidéos home made de leurs sessions de ride pour faire connaître leurs initiatives. Certains de leurs spots ont atteint 14 millions de vues en ligne. Elles organisent également, depuis quelques années, une série d’évènements : les « Girls Meets » (contests et démonstrations de freeride), ainsi que des conférences sur la place des femmes dans les sports extrêmes.
Elles tentent aussi de faire pression sur les acteurs du marché, pour que des lignes de produits techniques adaptées aux femmes soient développées, en tenant compte de leurs caractéristiques physiques, et sans recours automatique au style cul-cul qu’on leur impose inlassablement. Il y a 3 ans, le magazine Playboy avait proposé au crew d’emmener trois de leurs rideuses à Las Vegas pour un tournage. Les filles ont poliment décliné l’invitation. Se trémousser en trikini sur une planche à roulettes pour émoustiller les mateurs n’est évidemment pas leur tasse de thé.
Crédits: Rideuse Lyde Begue – Photographe Mélodie Bos
Une communauté d’entraide
Alice, 25 ans, ambassadrice – avec son amie Tahina – du LGC en France, de passage à Paris cet été, nous a expliqué sa démarche. C’est après être tombée sur une vidéo du crew espagnol que cette dessinatrice en bâtiment installée dans la région nantaise s’est lancée pour la première fois sur un longboard, en 2011. « Une copine nous avait prêté une vieille board qui appartenait à son frère et qu’elle avait retrouvée dans son grenier. Dès les premiers essais, on a adoré ! ». Alice et Tahina s’achètent alors leurs propres équipements et demandent au petit ami de la seconde de les filmer sur leurs planches. « C’est comme ça que le LGC nous a contactées pour nous proposer de devenir ambassadrices. Nous avons alors créé l’association Longboardeuses France . Nous constituons une communauté d’entraide : on rassure sur les risques liés à notre sport, on motive les débutants peu sûr d’eux, on les conseils sur le choix du matériel, etc ».
L’asso organise des initiations ouvertes à tous, hommes et femmes, partout en France,: les « Docks sessions ». « Le longboard est resté un sport masculin pendant longtemps. Mais aujourd’hui, il y a de grandes athlètes féminines, comme la rideuse française Spoky Woky, championne d’Europe de downhill (descente, NDLR) ou la star du dancing (pas et figures de danse sur longboard, NDLR) américaine Amanda Powell« . De son côté, Alice sillonne l’asphalte pour la marque Seven Suns, son sponsor. Vous la trouverez certainement en pleine session de dancing le week-end, sur la place du Carroussel, à Nantes.
Crédits: Rideuse Marie Ficheux – Photographe Ben Donoghue.
Crédits: Rideuse Lyde Begue – Photographe Flo Duveau.
Crédits: Rideuse Alice Aubert – Photographe Estelle Offroy
Crédits: Rideuses Elise Mathis et Laure Descloitres – Photographe Guillaume Bois
Crédits: Rideuse Tahina Miault – Photographe Daniel Perret – Gentil.
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