Les 22 et 23 mai derniers s’est tenue la deuxième édition du forum de la mode circulaire, à l’historique Ecole nationale des arts et industries textiles (ENSAIT) de Roubaix. Visant à encourager les professionnels du textile à adopter un modèle économique plus éthique, les Fashion Green Days 2019 ont essayé d’apporter des solutions concrètes face à la crise actuelle.
L’an passé, la première édition des Fashion Green Days s’était donné pour mission de montrer les limites du fonctionnement économique actuel du milieu de la mode. Industrie surpolluante, gaspillage – les Européens jeteraient à eux seuls de près de 4 millions de tonnes de vêtements par an – et surconsommation, autant de problématiques mises sur le banc des accusés quand on aborde le sujet. Cette année, le forum s’est concentré sur des actions concrètes. Au cours de deux jours de réflexion, de débat et d’exposition en plusieurs étapes allant de l’état des lieux des actions, à la découverte de business models innovants et ayant fait leurs preuves, en passant par des actions concrètes à mettre en place en accord avec le territoire et les savoir-faire.
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L’événement est une occasion de se rencontrer entre professionnels du textile et de discuter avec ceux dont les modèles et techniques ont déjà fait leur preuves. Le second jour, une table ronde a permis de faire un point intéressant sur les nouvelles attentes des consommateurs de mode. Avec en particulier la présence de Gildas Minvielle, spécialiste de l’économie de la mode à l’Institut français de la mode (IFM), et de responsables chargés de la problématique environnementale au sein de grandes entreprises, comme Julie-Marlène Pelissier, responsable sustainability and corporate management chez H&M. Depuis quelques années, on remarque une volonté forte et grandissante d’aller vers une consommation plus responsable, c’est-à-dire moins fréquente et plus qualitative, avec une tendance de plus en plus importante des vêtements de seconde main et vintage. Ces évolutions doivent être prises en compte par les entreprises, particulièrement celles de la fast-fashion, qui avaient fondé leur modèle sur le principe rotatif de la mode, le va-et-vient des goûts et des couleurs ainsi que le « jetable ». Modèle clairement remis en cause aujourd’hui.
De vraies réponses et du concret
Quelles nouvelles matières ? Comment promouvoir des fils recyclés ? Comment abandonner le plastique ? Autant de questions qui auront donc été abordées au cours de ces Green Fashion Days. En complément, des ateliers participatifs avaient pour but de former concrètement les participants à de nouvelles pratiques. Par exemple, il y avait une introduction à la conception 3D, une technique qui permet, en calculant parfaitement le tissu nécessaire, d’éviter des pertes conséquentes.
Avec un large panel d’intervenants provenant aussi bien des milieux de la recherche et de l’ingénierie que de celui de l’entreprise, cette deuxième édition du forum s’inscrit dans la logique actuelle de réflexion et de restructuration du milieu de la mode, sans perdre de vue l’urgence évidente du problème. Partie intégrante du patrimoine culturel français, l’industrie du textile est l’une des plus polluantes au monde.
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