Trop blancs les défilés Balenciaga et Vetements ? C’est l’avis de Jason Campbell. Dans une tribune publiée sur le site Business of Fashion, le journaliste critique le manque de diversité des shows de Demna Gvasalia, la nouvelle star de la mode actuelle. Lors des dernières Fashion Week, le monde de la mode a montré sa […]
Trop blancs les défilés Balenciaga et Vetements ? C’est l’avis de Jason Campbell. Dans une tribune publiée sur le site Business of Fashion, le journaliste critique le manque de diversité des shows de Demna Gvasalia, la nouvelle star de la mode actuelle.
Lors des dernières Fashion Week, le monde de la mode a montré sa volonté d’inclure plus diversité ethnique. A New York en février, Kanye West, Rihanna, Sophie Theallet et Zac Posen ont casté de nombreux mannequins de couleur. Le show du Malien Lamine Kouyaté était, lui, uniquement composé de modèles noires. Puis à Paris, le défilé H&M et celui de Balmain étaient très métissés.
Une démarche absente de deux des shows les plus attendus de la fashion parisienne, ceux de Vetements et Balenciaga. Jason Campbell, styliste et rédacteur en chef de JC Report, le dénonce dans une tribune sur le site Business of Fashion, la diversité ethnique n’est elle pas au rendez-vous. Il en effet remarqué que « les collections automne-hiver de Balenciaga et Vetements n’ont été présentés que par des modèles blancs. » Fondateur de Vetements, nouveau directeur artistique de Balenciaga, Demna Gvasalia, a souvent été loué pour ses castings qui défientles codes habituels de la mode. Pour incarner l’esprit Vetements par exemple, il a convié des gens de la rue, des corps éloignés des normes de beauté habituels. Mais cette diversité ne s’observe pas sur le plan ethnique.
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Une photo publiée par Balenciaga (@balenciaga) le 8 Mars 2016 à 4h32 PST
Une culture underground représentée par des Blancs
Une démarche d’autant plus paradoxale, selon Jason Campbell, qu’elle ne colle pas avec ce que Gvasalia souhaite représenter. En intégrant dans ses collections Vetements, et même Balenciaga récemment, des doudounes oversize, des blousons sportwear ou des vestes en jean portés sur l’arrière, le créateur géorgien revendique ses références à la culture urbaine. « C’est vrai, je suis plus Château-d’Eau que Café de Flore », a rapporté le designer dans une interview à l’Express. « Il y a trois ans, j’ai découvert un Paris underground et des personnes qui sont devenues ma plus grande source d’inspirations. »
Pourquoi alors ne faire porter ses pièces que par des « mannequins pâles ou semblant venir du bloc de l’Est » ?, s’interroge Jason Campbell. Lesquels ne reflètent pas du tout « la diversité ethnique que l’on observe dans les rues ». Et, pour lui, il n’est pas excusable de justifier cette hégémonie blanche par le fait que « Gvasalia et ses copains aient passé leur jeunesse en Géorgie ».
Une photo publiée par VETEMENTS (@vetements_official) le 7 Mars 2016 à 13h45 PST
Si Jason Campbell a décidé de pousser ce coût de gueule contre ces deux marques, c’est aussi parce qu’elles sont « extrêmement suivies », notamment sur leur page Instagram – 1,7 millions de followers pour Balenciaga et 267 000 pour Vetements : « Si nous comptons sur la vision de Gvasalia et sa bande de millennials très influente, le futur de la mode sera étrangement sans mélanine », s’inquiète-t-il.