Pour le président tchétchène Ramzan Kadyrov, les homosexuels seraient “le diable”, dont il faudrait “se débarrasser”. C’est avec ces mots abjects que le président tchétchène a parlé de la communauté LGBT, interrogé le 14 juillet par la chaîne américaine HBO sur les persécutions dont ils sont victimes dans le pays. C’était la première fois qu’il […]
Pour le président tchétchène Ramzan Kadyrov, les homosexuels seraient « le diable », dont il faudrait « se débarrasser ». C’est avec ces mots abjects que le président tchétchène a parlé de la communauté LGBT, interrogé le 14 juillet par la chaîne américaine HBO sur les persécutions dont ils sont victimes dans le pays.
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C’était la première fois qu’il acceptait de répondre de ces accusations à un média outre-Atlantique. A la question, « que répondez-vous à ces présumés arrestations, enlèvements et tortures d’homosexuels en Tchétchénie ? », le fidèle allié du président russe Vladimir Poutine s’est complètement lâché, très agacé par cette question. Fermant les yeux, soufflant et rigolant, il demande alors à son équipe : « Pourquoi [le journaliste] est venu ici ? Quel est le but de ces questions ? » Puis, le regardant bien dans les yeux, il ajoute : « Elles n’ont pas de sens ».
2. Kadyrov says if there are any gay people in Chechnya they should be removed in order to purify the blood of the Chechen people. pic.twitter.com/oTshkbFGLO
— Yashar Ali (@yashar) 14 juillet 2017
« Prenez-les pour purifier notre sang »
Pour lui, cette interview n’a pas lieu d’être, tout simplement parce que selon le président, il n’y aurait pas de personnes LGBT dans la république du Caucase. « Nous n’avons pas ce genre de personne ici », précise-t-il, en ajoutant :
« S’il y a des gays [en Tchétchénie], emportez-les au Canada. Plaise à Dieu, prenez-les pour qu’on n’en ait pas ici. Pour purifier notre sang. S’il y en a, prenez-les. »
L’interview tourne alors à l’absurde, le journaliste lui demandant s’il n’était pas préoccupé en lisant les témoignages de « ces jeunes garçons qui disent avoir été torturé pendant des jours« . Le président tchétchène, qui semble lassé, l’écoute en se grattant la barbe, mettant sa tête entre ses mains, toujours en pouffant et avec un sourire aux lèvres.
« Ils sont le diable. Il faut s’en débarrasser, ce ne sont pas des hommes. Dieu les punisse pour ce dont ils nous accusent. Ils devront en répondre devant le Tout-Puissant », répond-t-il, niant ainsi les persécutions révélées en avril dernier par une enquête du Novaïa Gazeta, l’un des seuls journaux russes d’opposition.
Entre 300 et 400 victimes
Depuis ces révélations il y a trois mois, la purge contre les homosexuels tchétchènes s’est intensifiée. « Des dizaines de personnes nous contactent sur notre hotline », affirmait à Franceinfo l’ONG Russian LGBT Network, le 1er juillet.
Depuis, il y aurait ainsi eu entre « 300 à 400 » homosexuels détenus et torturés, et « six gays ont été tués », affirmait alors le président de l’association Igor Kochetkov.
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