Arrêter de cumuler les mandats, c’est un peu comme arrêter de fumer. Sur Cumul-Info-Service, un collectif propose une méthode de sevrage pour les cumulards du PS. De l’humour citoyen sans ordonnance.
Les membres du collectif Participe Futur ont commencé par se faire une liste, bien au chaud dans un tableau Excel. Au total, 179 cumulards socialistes à l’Assemblée nationale. Qu’il va falloir aider à décrocher.
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Pas facile, pour ceux qui arrivent à tout faire en même temps. Par exemple maire + conseiller général + président d’une communauté de commune + député. « Le cumul des mandats est une addiction grave pour la démocratie » dixit Participe Futur. Certes, mais les élus ont promis d’arrêter. Avant de se lancer dans la bataille des législatives de juin, comme pour les dernières sénatoriales, chaque candidat à l’investiture du PS a dû, par écrit, préciser à quel mandat il renoncerait en cas de victoire.
Et comme dirait le PS, « la vraie rénovation, c’est celle qu’on met en pratique. » Dans un texte plébiscité par les militants en 2010, la phrase est en gras. Mettre en pratique, pour les 179 cumulards de l’Assemblée, ça veut dire abandonner leur(s) mandat(s) locaux avant fin septembre 2012 – ça aussi c’est écrit – soit un peu moins de 90 jours. Déjà, certains députés reculent devant la menace du sevrage.
Pourtant, « arrêter de cumuler en 90 jours, c’est possible! » assure Participe Futur, collectif bienveillant qui a créé Cumul-info-service (mise en ligne à 18h), nouvelle plateforme d’aide aux cumulards inspirée des thérapies pour arrêter la cigarette. Le site propose une prise en charge complète des malades poly-mandatés: méthode « infaillible » en plusieurs étapes, témoignages d’ex-cumulards, conseils d’experts réputés tels que Bastien François, consitutionnaliste, ou Marc-Olivier Padis, de la revue Esprit. Même les électeurs peuvent soutenir le malade, en découvrant le niveau d’addiction au cumul de leur député, puis en lui envoyant un message d’encouragement ou – le cas échéant – de félicitation.
Avec cette initiative, la trentaine de citoyens de gauche(s) gravitant dans la sphère associative qui compose Participe Futur espère bien faire le buzz et pousser le PS à tenir une de ses plus importantes promesse. « Et si les députés de droite s’en emparent, on leur expliquera qu’eux en sont au point mort« , explique une membre du collectif.
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