Pour le premier anniversaire de leur mouvement, “les colleuses” parisiennes ont érigé 122 noms de femmes victimes de féminicides sur un mur du XIe arrondissement.
122, c’est le nombre de féminicides perpétrés depuis le début des collages, il y a un an. C’est aussi le nombre de prénoms qui parent un mur du XIe arrondissement de Paris depuis ce dimanche 30 août.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Il aura fallu une heure trente et une centaine de colleuses pour créer ce mémorial en hommage aux femmes victimes de violences sexistes. Les volontaires se sont succédées sur des échelles, sous un passage couvert de la rue Bouvier, pour afficher les grandes lettres peintes en noir.
30/08/2019 – 30/08/2020: un an d’existence pour les colleuses, et 111 nouvelles victimes de féminicides + 10 travailleuses du sexe assassinées, dont les noms sont désormais affichés dans un mémorial à Paris – @CollagesParis pic.twitter.com/DgktMs8fzQ
— Clara Lalanne (@clara_lnn) August 30, 2020
Les 122 prénoms font référence à 111 victimes de féminicides conjugaux, selon le décompte du collectif « Féminicides par compagnons ou ex », à dix travailleuses du sexe et à une jeune fille de 15 ans dont un homme multirécidiviste a avoué le viol et le meurtre, à Nantes, le 20 août dernier.
Citée par Le Parisien, Sarah Mesure raconte avoir eu « la chair de poule en arrivant ». « C’est impressionnant de voir autant de filles réunies, et de réaliser à la fois le chemin parcouru par les colleuses depuis un an, et la violence de tous ces féminicides, qui témoignent de l’inaction de l’Etat », a expliqué la colleuse de 21 ans.
146 féminicides en 2019
Pour d’autres, c’était une première soirée de collage particulièrement émouvante. « On n’est pas habituées à voir des femmes qui se rassemblent dans la rue comme ça, ça nous permet de nous réapproprier l’espace public, et de s’y sentir à notre place, pour une fois », a estimé Alix, 20 ans.
Si les forces de l’ordre étaient présentes, elles ont, selon le quotidien francilien, principalement veillé au respect du port du masque, laissant “les colleuses” réaliser leur mémorial. Après avoir ajouté des fleurs en l’honneur des victimes, l’action s’est terminée par une minute de silence.
146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon en 2019, soit 25 victimes de plus que l’année précédente, selon le ministère de l’Intérieur. Face à ces féminicides toujours trop nombreux, des militantes féministes avaient commencé à coller il y a an, à Marseille et à Paris. Les affiches aux lettres noires avaient ensuite gagné toute la France, mais aussi l’international, en Israël ou au Mexique.
[62] Nuit du mercredi 19 au jeudi 20/8 à Rennes (35), une femme (40 ans) a été poignardée à mort par son compagnon (43 ans). Il aurait déjà été condamné en 2015 pour violences conjugales 🤬
Non @francebleu ce n'est pas un "drame" mais un #féminicidehttps://t.co/GpIZyzPLFU— Féminicides Par Compagnons ou Ex (@feminicidesfr) August 20, 2020
À l’heure où nous écrivons, au moins 47 féminicides présumés ont été recensés depuis le début de l’année 2020, selon le décompte de l’AFP, 62 selon celui le collectif Féminicides Par Compagnons ou Ex.
>> A lire aussi : [Vidéo] Violences sexistes : elles recréent la performance d’un collectif féministe chilien
>> A lire aussi : Sans George, Aluna chante une “Renaissance” afroféministe
{"type":"Banniere-Basse"}