La disparition de celle qui inspira à John Lennon le psychédélique Lucy in the Sky with Diamonds rappelle l’omniprésence des Beatles. (image : Lucy Ine The Sky with Diamonds extrait de Yellow Submarine)
Du côté des Fab Four, la tendance de cette rentrée semble être à la rectification, la précision. Trois semaines après la sortie du catalogue des Beatles remasterisé, la disparition, le 22 septembre, de Lucy Vodden rappelle à ceux qui l’auraient oubliée la réelle origine du morceau Lucy in the Sky with Diamonds : si les initiales du titre ont longtemps été considérées comme un hommage tacite de John Lennon au LSD, la véritable héroïne de la chanson n’avait pourtant rien d’illégal.
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En 1966, Julian Lennon, fils aîné de John (il l’a eu avec sa première femme Cynthia Powell), et filleul du manager des Beatles Brian Epstein, partage les tapis de la crèche de Weybridge, petite commune de la région du Surrey, avec la jeune Lucy O’Donnell. Lors d’un atelier d’arts plastiques, Julian, âgé de 3 ans, s’amuse à dessiner son amie Lucy, “dans le ciel, entourée de diamants”, et rapporte l’oeuvre à la maison.
La chose emballe immédiatement John Lennon, à l’époque très friand d’histoires biscornues – il embarquera d’ailleurs ses acolytes pour un très psychédélique séjour en Inde chez le gourou Maharishi quelques mois plus tard. Ainsi, le portrait de la petite fille inspire aux Beatles le texte de ce qui deviendra, à sa sortie en 1967, un des tubes de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band – le morceau étant finalement cosigné par John Lennon et Paul McCartney.
Conséquence du succès, six ans plus tard, le prénom de Lucy sera attribué au corps de la jeune australopithèque découverte en Ethiopie trois millions d’années après sa mort, l’équipe de chercheurs ayant expliqué avoir écouté la chanson des Beatles en boucle lors de l’expédition.
Souffrant de lupus, maladie auto-immune du tissu conjonctif, Lucy O’Donnell, devenue Vodden en 1996, et qui avait repris contact avec Julian Lennon ces derniers mois, est décédée en Angleterre à l’âge de 46 ans. Avec les 64 bougies de McCartney, que les médias du monde entier avaient soufflées en choeur en 2006, en écho au morceau When I’m 64 du même album, la disparition de l’Anglaise ne souligne pas seulement à quel point l’univers des Beatles fait aujourd’hui partie de la culture populaire.
Elle réveille aussi les innombrables discussions sur le sens caché des morceaux du groupe. De Martha My Dear traitant du chien de McCartney à Happiness Is a Warm Gun, référence distinguée à la fellation.
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