En plus des jérémiades des ministres, de leurs goûts prononcés pour les cigares ou les chambres d’hôtels luxueuses, Nicolas Sarkozy a lui aussi ses affaires à gérer.
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Selon les dernières révélations de l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, au site Mediapart, Nicolas Sarkozy, de 1983 à 2002, était un « habitué » de la table des Bettencourt, et « recevait son enveloppe ».
« Tout le monde savait dans la maison que Sarkozy aussi allait voir les Bettencourt pour récupérer de l’argent », affirme l’ancienne comptable.
Claire Thibout affirme notamment que 150 000 euros auraient été retirés en liquide des comptes de la milliardaire pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Ce qui induirait un financement illégal. Car la loi prévoit un plafond de 7500 euros par un pour un parti et de 4600 euros pour un candidat. Claire Thibout dit n’avoir aucune preuve matérielle de ce financement.
Nicolas Sarkozy, de son côté, a qualifié ces affirmations de « calomnies » qui ont pour « seul but (de) salir sans aucune espèce de réalité ».
« Cela semble infondé, mais il faut voir avec le trésorier de la campagne », a déclaré de son côté la présidence de la République.
Interrogé sur cette question, le trésorier Eric Woerth s’est s’insurgé à son tour :
« Je suis outré. Ça fait huit ans que je suis trésorier du parti. On n’a rien à me reprocher. Tout est propre, net. Je n’ai jamais touché en politique le moindre euro qui ne soit pas légal. »
• Nicolas Sarkozy et l’affaire Karachi
Dans cette affaire, le nom de Nicolas Sarkozy est explicitement et pour la première fois cité, dans un rapport de policiers luxembourgeois, daté du 19 janvier 2010. Ce document, révélé par le site Mediapart début juin, évoque un financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, en 1995. A cette époque, Nicolas Sarkozy était son directeur de campagne, son ministre du Budget et le porte-parole de son gouvernement.
Selon ce document, Nicolas Sarkozy aurait « directement » supervisé la création d’une société off-shore basée au Luxembourg et destinée à financer cette campagne. Au travers de cette société des commissions auraient transité sur des contrats d’armement, parmi lesquels le contrat Agosta et la vente de sous-marins au Pakistan. La fin des commission versées aurait conduit à l’attentat de Karachi qui a causé la mort, en 2002, de 11 ingénieurs français.
Dans le rapoprt luxembourgeois, on peut lire :
« Une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises. »
Selon Libération, documents à l’appui, 10 millions de francs ont été déposés sur le compte de campagne d’Edouard Balladur, en coupure de 500 francs, le 26 avril 1995, soit trois jours après la défaite du premier tour de la présidentielle. Répliquant dans Le Figaro, L’ex-Premier ministre assure n’avoir jamais décidé de « l’octroi des commissions » dans la vente de sous-marins au Pakistan. Ni jamais demandé à profiter de rétro-commissions pour financer sa campagne électorale de 1995.
• L’Affaire Clearstream et le règlement de comptes avec Dominique de Villepin
Le procès en appel de l’affaire Clearstream, au cours duquel comparaîtra Dominique de Villepin, se tiendra au printemps 2011 devant la cour d’appel de Paris. A un an de la présidentielle, l’affaire est politiquement sensible, puisqu’elle implique deux adversaires politiques : Nicolas Sarkozy et l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin.
Poursuivi pour « complicité de dénonciation calomnieuse » dans l’affaire Clearstream, Dominique de Villepin avait été relaxé le 28 janvier par le tribunal correctionnel de Paris. Une décision tombée le jour des 55 ans de Nicolas Sarkozy et qui avait tout sauf le goût d’un cadeau d’anniversaire.
Une nouvelle victoire de Dominique de Villepin pourrait convaincre ce dernier de se lancer dans la présidentielle et ainsi gêner Nicolas Sarkozy, dont la candidature fait peu de doutes.
• L’appartement de Neuilly, une affaire vite enterrée
Le Canard Enchaîné avait révélé, le 27 février 2007, que Nicolas Sarkozy en sa qualité de maire de Neuilly, aurait accordé à un promoteur immobilier un rabais de 775 000 euros pour l’achat de terrains destinés à la réalisation d’un programme immobilier. En échange, le maire aurait bénéficié d’une ristourne de 300 000 euros sur l’achat d’un duplex sur l’île de la Jatte, à Neuilly-sur-Seine.
Or, le mandat de maire interdit de conduire une affaire privée avec un promoteur en contrat avec la municipalité, sous peine de conduire à délit de prise illégale d’intérêt, une infraction passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende.
A la suite de l’article publié dans le Canard, un particulier avait déposé plainte. Le procureur de Nanterre Philippe Courroye -le même que l’on retrouve dans l’affaire Woerth-Bettencourt- s’était saisi de l’affaire, qui avait fait pschitt.
A l’époque, Nicolas Sarkozy, en pleine campagne pour la présidentielle, avait démenti ces accusations. Depuis, personne ne lui a jamais reposé de questions sur ce sujet.
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