Un voyage passionnant dans quarante ans de production vidéoludique. Malgré l’oubli de quelques jeux français, une véritable bible.
Il n’y a pas de temps à perdre pour le joueur consciencieux. De The Oregon Trail (1971) à Alien Zombie Death (2010), le très impressionnant ouvrage coordonné par Tony Mott, rédacteur en chef du prestigieux magazine britannique Edge, recense pas moins de 1001 jeux vidéo auxquels il devra, semble-t-il, s’être adonné s’il ne veut pas avoir raté sa vie de gamer.
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Le nombre pourra sembler élevé. Il ne l’est pourtant pas tant que ça : en parcourant ses pages, il est même difficile de ne pas penser à quelques absents, notamment du côté de la production française. Si le livre a bénéficié d’une adaptation (et pas seulement d’une traduction) conduite par William Audureau, l’axe Etats-Unis/Grande-Bretagne/Japon reste dominant, et l’on ne peut s’empêcher de trouver que L’Arche du Capitaine Blood, L’Aigle d’or, Maupiti Island et quelques autres y auraient eu toute leur place. Mais l’essentiel est ailleurs.
Par l’énormité de son corpus, le livre échappe aux limites des habituels palmarès du type « les 100 meilleurs jeux » pour établir sans conteste la folle richesse de la production vidéoludique de ces quarante dernières années. Délibérément non partisan – aucune école ou approche n’est ouvertement privilégiée -, il possède une fonction équivalente à celle des multiples dictionnaires du cinéma : faire ressurgir des souvenirs, permettre des découvertes et, surtout, donner envie de (re)fréquenter les oeuvres. Bomb Jack, Miner 2049er, Chuckie Egg, Exile, Lode Runner, Micro Machines, Knight Lore, Little Computer People, Dig Dug, Viewtiful Joe, Grandia II… Les 1001 jeux vidéo… n’est peut-être pas une bible (car sa sélection, donc, demeure discutable) mais il y ressemble furieusement.
Erwan Higuinen
Les 1001 jeux vidéo auxquels il faut avoir joué dans sa vie ouvrage collectif sous la direction de Tony Mott (Flammarion), 960 pages, 32 euros.
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