C’est officiel depuis le 20 juillet : le Ministère de l’Éducation nationale va mettre un terme au déploiement du système de gestion des personnels de l’Education nationale (Sirhen), véritable gouffre financier.
C’est une expérimentation qui se termine en queue de poisson. L’Éducation nationale abandonne son ambitieux logiciel RH. « Il apparaît clairement que le programme Sirhen n’est pas parfaitement adapté aux enjeux de gestion des ressources humaines et technologiques d’aujourd’hui », a commenté laconique Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, dans un entretien aux Échos.
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Arrêt du SIRHEN, grand projet IT de l’EN, l’autre Louvois, 11 ans après son lancement.
Coût estimé = 60m€ à l’origine.
Coût auj = 320m€ (hors coûts indirects et d’opportunité) partis en fumée.
Périmètre fonctionnel diminué.
18k fonctionnaires gérés au lieu des 850k prévus. https://t.co/4uwUMXriOA— This is P h i l i p p e™️ 🇺🇦 (@LegendumEst) July 21, 2018
Mauvais calcul
Il aura fallu que 320 millions d’euros se dissolvent dans l’atmosphère pour que soit mis officiellement à l’arrêt Sirhen, lancé quelques onze ans plus tôt. Le logiciel s’est révélé beaucoup plus onéreux que l’estimation obtenue par les calculs en amont de sa mise en application. Le journal Capital note que son coût d’estimation, élevée à 60 millions d’euros, a finalement englouti 320 millions d’euros, soit plus du quintuple de l’investissement d’origine, et ce pour gérer quelques 18 000 fonctionnaires. Il devrait donc être remplacé par un dispositif « plus agile et plus efficace au bénéfice de notre mission de service public », rassure toutefois l’homme politique.
« Une machine folle »
Sirhen, que les Échos qualifient de « machine folle » sans hésitation, s’est montré peu effectif par son développement informatique, un véritable « empilement de dossiers » selon le journal économique. Ce système obsolète devrait donc être remplacé par un autre logiciel, « plus agile et plus efficace au bénéfice de notre mission de service public », qui permettra à chaque agent d’accéder personnellement et directement à son dossier, explique Capital. Il devrait aussi être sectionné en modules dédiés pour éviter l’écueil du précédent système de gestion des personnels de l’Éducation nationale et pour opérer un tournant dans la logique de transformation numérique de la machine étatique.
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