L’édito de Pierre Siankowski
Lundi 6 mars, Bordeaux, 10 h 30. Alain Juppé déclare à la presse qu’il ne sera pas le candidat de la droite pour l’élection présidentielle, malgré les sollicitations venues de son camp.
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L’autre “candidat”, celui qui a gagné la primaire, s’est radicalisé depuis plusieurs jours. Convoqué par les juges, affaibli publiquement, François Fillon s’est lancé dans une fuite en avant référendaire intolérable, y compris pour certains de ses partisans. On siffle les juges et les journalistes dans ses meetings, foulant au pied les fondements même de l’Etat de droit.
Manif pour tous
La veille, au Trocadéro, c’est Sens commun et la Manif pour tous qui tenaient les rênes. Avec le renoncement de Juppé, et les propos très durs qu’il a tenus à l’encontre de Fillon, c’est l’héritage gaulliste qui quitte le navire des Républicains. François Baroin, présent au Trocadéro aux côtés de Fillon, n’en a jamais été le garant.
Vous le lirez dans le reportage que nous avons réalisé lors de ce sombre dimanche pour la droite : certains électeurs des Républicains n’excluent pas, aujourd’hui, de reporter leur vote sur le Front national en cas de retrait de Fillon.
Aubaine
Cette porosité est révoltante, et c’est à ceux – Fillon, Baroin, Ciotti, Jacob – qui sont montés sur l’estrade, ce 5 mars, qu’il faudra imputer cette rupture.
Cette rupture à droite est une aubaine pour celui à qui nous consacrons un dossier particulièrement fourni : Emmanuel Macron. Ni de gauche (malgré sa participation au gouvernement Hollande), ni de droite (malgré des velléités passées que vous découvrirez dans un de nos articles), l’équilibriste en marche devrait être paradoxalement le grand gagnant des désastres qui frappent la droite comme la gauche (avec les irréconciliables Hamon et Mélenchon, incapables de se parler).
Zones d’ombre
Deuxième derrière Marine Le Pen dans les sondages, Macron semble devenu le “recours” au second tour pour beaucoup. Dans ce cas de figure, bien évidemment, nous lui donnerions notre suffrage, mais comme nous le donnerions au deuxième tour à n’importe qui d’autre.
Que cela ne nous empêche pas, comme nous l’avons fait dans ce numéro, de nous intéresser aux zones d’ombre, nombreuses, de cette candidature hautement invraisemblable.
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