Bah bravo morray, félicitations. Un titre de champion de France dix-neuf ans après le dernier, et le bilan pour le Paris-Saint-Germain c’est surtout celui-là : quarante interpellations, des forces de police débordées, des vitrines pétées, un bar zlatané, des déclarations chez les dirigeants du club (comme chez les politiques), bref, fiasco intégral pour la célébration […]
Bah bravo morray, félicitations. Un titre de champion de France dix-neuf ans après le dernier, et le bilan pour le Paris-Saint-Germain c’est surtout celui-là : quarante interpellations, des forces de police débordées, des vitrines pétées, un bar zlatané, des déclarations chez les dirigeants du club (comme chez les politiques), bref, fiasco intégral pour la célébration du troisième titre du club au Trocadéro.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le même soir, le FC Barcelone et Manchester United célébraient leur victoire en championnat sans violences. United rendait hommage à Sir Alex Ferguson, coach mythique parti après vingt-sept ans de bons et loyaux services, avec un palmarès à faire passer Ancelotti pour un joueur de flûte. A Barcelone comme à Manchester, il y avait de l’émotion, des larmes de joie, il y avait la fin d’une histoire pour certains, mais cette histoire restera dans celle du club, c’est sûr.
Celle du Paris-Saint-Germain, malgré les efforts du club, semble, elle, bégayer, s’écrire à la craie. Le directeur sportif Leonardo hospitalisé après une semaine pourrie (altercation avec un arbitre – monsieur Castro – puis avec un joueur de son propre club – Zlatan Ibrahimovic). L’entraîneur Ancelotti qui hésite à partir à Madrid (“C’est du 50/50”, a dit l’Italien à nos confrères de L’Equipe, preuve d’un bel attachement au club). Ibrahimovic – toujours lui – qui aimerait bien retourner en Italie mais qui hésite. Beckham qui arrête sa carrière à 38 ans, après six mois au PSG, après la baston, et surtout après s’être péniblement trimballé sur quelques stades de Ligue 1. Encore merci.
Le PSG n’est pas, et ne sera vraisemblablement jamais un grand club. Et Paris, jamais une grande ville de football. L’argent du Qatar n’y a rien fait et n’y fera rien : les sites de gossips footballistiques annoncent l’arrivée de Ronaldo, de Rooney, et même de Cavani (le goléador sublime du Napoli) à grands renforts de millions.
Le président du Paris-Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi, l’a dit : “La violence ne nous arrêtera pas.” Ce que semble ignorer Al-Khelaïfi, c’est qu’une histoire s’écrit à force de convictions, et le PSG tel qu’il est aujourd’hui, et tel qu’il est en gros depuis sa création, semble en manquer cruellement. Dans quelques années, le PSG vendra probablement à la Juventus ou à Manchester City son meilleur joueur, Blaise Matuidi, 26 ans, l’un des milieux de terrain les plus brillants du moment. Matuidi sera vendu pour faire la culbute. A Manchester United, Ryan Giggs, au club depuis vingt-cinq ans, va connaître son deuxième entraîneur après Ferguson : il s’agira de l’Ecossais David Moyes. A Barcelone, Xavi et Iniesta vont continuer à porter le maillot du Barça – le seul qu’ils connaîtront jamais. Même Carles Puyol, le défenseur mythique du Barça, va rester au club après une saison bof. Paris n’est pas magique, Paris est un petit club. La vérité : un vilain club.
Pierre Siankowski
Retrouvez le nouveau numéro des Inrockuptibles en ligne ici et en kiosque le 22 mai. Au sommaire : Spécial Cannes, 25 pages d’exclus ; Ryan Gosling, l’art du cool ; The National, majesté rock
{"type":"Banniere-Basse"}