Un rapport préconise de “réussir l’école numérique”. Au vu des ratés précédents, il est temps.
Le 15 février, à l’occasion de la remise du rapport Fourgous sur la modernisation de l’école par le numérique (reussirlecolenumerique.fr), Luc Chatel a promis pour avril un grand “plan stratégique” de numérisation de l’école.
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De Libération à la Chaîne parlementaire, Jean-Michel Fourgous n’a pas ménagé sa peine pour convaincre du bien-fondé des douze priorités et des soixante-dix mesures de son rapport.
Ardent promoteur des Technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE), le député-maire d’Elancourt n’a cessé en outre de déplorer le triste retard de la France en la matière.
En 2006, une étude de la Commission européenne plaçait la France au sixième rang européen en termes d’équipement mais au vingt-et-unième seulement en termes d’usages.
Pourtant, depuis trente ans, les rapports, les programmes et les grands projets lancés d’une voix vibrante n’ont pas manqué.
De l’opération Dix mille micro-ordinateurs de 1978 au plan Informatique pour tous, présenté par Laurent Fabius en 1985 (INA), de la création en 2000 du Brevet informatique et internet (B2i) à la mission E-educ lancée par Xavier Darcos en 2008, les gouvernements successifs ont rivalisé d’initiatives inséparables de leurs émouvantes louanges à la modernité.
Dernière opération en date, Ecole numérique rurale entend favoriser l’équipement des communes de moins de 2 000 habitants.
Plus qu’un retard uniforme, le résultat de cet empilement de projets mal aboutis révèle surtout une extraordinaire hétérogénéité des situations.
Dans un rapport de la Cour des comptes de 2008, Philippe Séguin constatait qu’“il y a désormais autant d’écoles différentes que de communes”.
Dans ce maquis technologique et administratif, c’est bien souvent le dynamisme des élus et des équipes pédagogiques qui évite aux ordinateurs de finir au grenier.
Aux ressources officielles comme educnet.education.fr ou primtice.education.fr s’ajoute une multitude de sites qui fourmillent d’exemples d’initiatives passionnantes : infobourg.fr, lewebpedagogique.com, epi.asso.fr, grain2tice.fr, sitinstit.net…
La plupart des projets exploitent les quatre grands outils répertoriés par le rapport Fourgous : le tableau blanc interactif à Cambrai (59), la classe mobile à Mouans-Sartoux (06), l’espace numérique de travail à Belfort (90) et le manuel numérique à Beauvais (60).
Pour rattraper le déficit d’équipement et surtout de qualifications, Jean-Michel Fourgous estime l’investissement nécessaire à 1 milliard d’euros. Une bagatelle qui n’effraie pas Luc Chatel : c’est le grand emprunt qui devrait être mis à contribution.
Photo de Gesnel sur Flickr
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