Il peut être court, long, agrémenté d’un claquement de langue ou d’un rictus de mépris, en tout cas il se fait les dents serrées. Le “tchipage”, ce bruit de succion de la bouche, d’origine créole et africaine, se répand dans les classes de collèges et lycées, ce qui exaspère les professeurs. Les punitions et exclusions […]
Il peut être court, long, agrémenté d’un claquement de langue ou d’un rictus de mépris, en tout cas il se fait les dents serrées. Le « tchipage », ce bruit de succion de la bouche, d’origine créole et africaine, se répand dans les classes de collèges et lycées, ce qui exaspère les professeurs. Les punitions et exclusions pour « tchip » sont de plus en plus fréquentes.
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Eric Bongo, proviseur adjoint du lycée des métiers Charles-Baudelaire à Evry (Essonne) a donc décidé de bannir ce son de mépris de son établissement :
« J’ai grandi en Afrique, et quand j’étais petit, j’avais interdiction formelle de tchiper les autres. C’est extrêmement vulgaire », explique ce Béninois d’origine au Parisien. « Le tchip est interdit au lycée, comme toute insulte, car c’est une insulte », ajoute-t-il.
Ce tic de langage est aussi souvent employé par les mères pour recadrer leurs enfants et permet d’exprimer la désapprobation. Pour Christiane Taubira, qui l’avait employé pour répondre à des détracteurs du Front national, il s’agit d’un « concentré de dédain ».
Grâce à un film d’animation rempli d’humour, le proviseur adjoint du lycée Charles Baudelaire a expliqué aux élèves, à la rentrée dernière, ce qu’était le tchip et pourquoi il fallait se débarrasser de ce bruit dans les classes.
L’exemple a beaucoup fait parler, explique Le Parisien, puisque d’autres établissements ont commencé à interdire le tchip, sous peine de punition. Selon le journal, dans une lycée professionnel de Saint-Ouen, dix élèves auraient été sortis de cours à cause de tchips.
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