Paru en 2004, le livre d’Agnès Giard, journaliste à « Libération » et à la tête du blog Les 400 culs, est réédité en version augmentée, poursuivant sa radioscopie des autres pratiques sexuelles.
Vous semblez éreinté de mettre sempiternellement « papa dans maman » alors que les digits du réveil indiquent 23 h 28. Vos paupières sont lourdes. Vous ne sentez plus vos muscles.
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Eh bien, voilà qu’un livre s’offre à vous.
[attachment id=298]Regardez plutôt sa couverture – une femme rasée en latex rouge qui fait sa désirable de l’oeil et lappe on ne sait quoi dans une gamelle pour chien, wouf wouf. Le Sexe bizarre, ça s’appelle, et c’est une évocation assez exhaustive des pratiques sexuelles bis et autres possibilités d’une île flottante offertes par l’électricité, la vapeur ou les technologies 2.0. Le livre, publié en 2004 et aujourd’hui réédité dans une version augmentée et fort illustrée, est l’oeuvre d’Agnès Giard, journaliste à Libération et tenancière du blog olé olé Les 400 culs (de François Truffé ?).
Elle s’explique dans une longue introduction. Son livre est une exploration des pérégrinations de celles et ceux qui, « maîtres de leurs univers, (…) construisent autour de ce qui, pour nous, semble parfaitement ennuyeux ou inepte, une aventure dont ils sont les héros ».
Dès lors, ces « acteurs, auteurs et metteurs en scène, ces hommes et femmes aux désirs atypiques font du fantasme un terrain de divertissement et de métamorphose. » Alors, qu’est-ce que ça donne, au juste ? Une foultitude de pratiques, certaines très simples, d’autres plus poussées.
Du « splosh » au « trampling » en passant par le « foot fucking »
Parmi les plus simples, le « splosh », qui consiste à enduire ses partenaires de nourritures diverses et variées, le « trampling », qui consiste à jumper gaiement sur son partenaire en mode trampoline (à tester de préférence avec le gros Pierre Ménès). Il y a le fantasme de la femme au volant (petite mort au tournant), des armes en tout genre, du « foot fucking » (tu le prends, ton pied ?), de l’examen intime, ou encore du lavement humiliant.
Parmi les plus complexes, on trouve : la « fucking machine » ou « FuckZilla », les implants de toutes sortes, le plâtre qui t’immobilise un peu, la fibroscopie, les mutilations diverses et variées (surtout au Japon), la chirurgie déformante… Autant d’expériences, parfois extrêmes, qu’Agnès Giard raconte avec beaucoup de détails, d’humour et de conviction. C’est cette constance rédactionnelle et cette distance qui font précisément de ce livre un objet moderne et curieux, et non une simple pantalonnade kinky à la viens-que-je-te-laplante -dans-l’oreille. On regrettera simplement un travail d’iconographie et de mise en page un peu en dessous de la qualité du texte, qui peuvent parfois donner la sensation d’une petite couche de trop.
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