Les éditions du Seuil ont annoncé hier qu’elles ne publieraient pas le livre d’Eric Laurent et Catherine Graciet sur le roi du Maroc. Dans un communiqué, l’éditeur s’explique : “Catherine Graciet et Eric Laurent ont publiquement reconnu avoir accepté de ne plus rien écrire sur le royaume du Maroc contre rémunération, violant ainsi délibérément les […]
Les éditions du Seuil ont annoncé hier qu’elles ne publieraient pas le livre d’Eric Laurent et Catherine Graciet sur le roi du Maroc. Dans un communiqué, l’éditeur s’explique : “Catherine Graciet et Eric Laurent ont publiquement reconnu avoir accepté de ne plus rien écrire sur le royaume du Maroc contre rémunération, violant ainsi délibérément les engagements contractuels qu’ils avaient pris avec les Editions du Seuil. Dans ces conditions, la publication envisagée ne saurait avoir lieu.”
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Après les interviews d’Eric Laurent au Monde et de Catherine Graciet au Parisien, le président du Seuil Olivier Bertouné, a déclaré hier que la “confiance” entre sa maison et les deux journalistes était “de facto dissoute”.
Catherine Graciet et Eric Laurent, mis en examen samedi pour chantage et extorsion de fonds, sont accusés d’avoir monnayé, pour 3 puis 2 millions d’euros, l’abandon de leur projet : un livre sur le roi du Maroc Mohammed VI qui pourrait bien ébranler la monarchie selon Eric Laurent. Les deux journalistes dénoncent une manipulation du pouvoir marocain, et surtout de l’avocat du roi, Hicham Naciri, mais ils ont cependant reconnu avoir accepté de ne pas publier le livre contre rémunération.
“L’ange et le démon”
“Ce qui serait allé à l’encontre de la déontologie, cela aurait été de dire : j’ai ces éléments, et je vais vraiment vous demander de me payer, sinon je les publie et cela sera très douloureux pour vous. Ce qui n’a jamais été le cas « se défend Eric Laurent dans son interview au Monde.
Dans la presse, les deux auteurs reviennent sur ce qui les a amenés à s’accorder sur des millions d’euros avec le pouvoir marocain pour ne pas rendre publique leur enquête. « Je n’ai jamais voulu faire chanter qui que ce soit. Je suis tombée dans un piège » expliquait Catherine Graciet au Parisien.
« Deux voix parlent dans ma tête : l’ange et le démon. Et je ne sais plus ce que je fais. […] Oui, je me suis laissé tenter (elle fond en larmes…). J’ai eu un accès de faiblesse… C’est humain, non ? »
Après “des heures” d’entretien dans un hôtel parisien, Catherine Graciet, “hébétée”, finit par accepter un arrangement à 2 millions d’euros ainsi que l’avance de 40 000 euros en liquide, dès la sortie de l’entretien ils sont interpellés par la police.
Alors qu’Eric Laurent apparaissait déterminé à “publier ailleurs” son ouvrage, après l’annonce du Seuil, selon les informations de RTL, la maison d’édition promet “d’attaquer en justice si les auteurs le publient chez un autre” éditeur.
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