Alors que la mobilisation des « gilets jaunes » contre la hausse du prix du carburant s’apprête à déferler le 17 novembre, les sénateurs Les Républicains comptent proposer sa suppression.
Et si le Sénat faisait l’impasse sur la hausse de la taxe sur les carburants ? Alors que cette augmentation suscite une forte mobilisation populaire, qui s’apprête à prendre la forme d’un blocage des routes et des autoroutes le 17 novembre, les sénateurs Les Républicains (LR, majoritaires au Sénat) ont décidé de proposer sa suppression, lors de l’examen du projet de budget 2019, qui commence la semaine prochaine.
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Le Premier ministre assume
Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR, n’a pas été convaincu par les mesures compensatoires annoncées par Edouard Philippe ce mercredi 14 novembre. Sur RTL, le Premier ministre a en effet assumé la réforme : “On s’est engagé pendant la campagne présidentielle (…) à organiser un système dans lequel on va progressivement faire peser sur le pétrole, et donc sur le carbone, et donc sur la pollution, une partie des prélèvements fiscaux, plutôt que sur le travail”. En précisant que le chèque énergie serait élargi, pour aider les ménages modestes à payer leurs factures de gaz ou l’électricité.
Les sénateurs défendent le « pouvoir d’achat »
Ces mesures “ne bougeront pas ce mécontentement”, a réagi Bruno Retailleau. Albéric de Montgolfier, le rapporteur général LR, proposera donc la suppression de cette hausse « à compter de 2019 », lors de l’examen du projet de budget, qui commence le 22 novembre. Les sénateurs LR savent comment se rendre populaires, puisqu’ils affirment ainsi défendre une mesure « en faveur du pouvoir d’achat ».
La #TransitionEnergetique a bon dos ! Il ne s’agit là que d’un moyen de camoufler la hausse fiscale imposée par le gouvernement sur les classes moyennes et les français de la ruralité.
Nous voulons redonner du pouvoir d’achat aux familles et aux retraités ! #ConfBudget2019 #PLF pic.twitter.com/4PHSOFDpc0
— Les Républicains Sénat (@lesRep_Senat) November 14, 2018
En réaction à l’élargissement du chèque énergie, Albéric de Montgolfier a persiflé contre ces « mesurettes » qui « ne touchent qu’une petite partie de la population ». Pour lui, la transition énergétique n’est qu’un prétexte pour renflouer les caisses de l’Etat : “Cette taxation supplémentaire ne va pas à la transition énergétique, mais va au budget de l’Etat”. Dans une interview aux Echos, il déclare encore : “C’est une mesure de rendement fiscal. On nous rétorque que l’augmentation de la fiscalité du carburant doit encourager à la conversion. Mais ce n’est pas si évident et prendre sa voiture pour aller travailler n’est, dans la plupart des cas, pas un choix.”
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