A Los Angeles, un tout nouveau musée dédié au selfie vient apporter son angle historique sur ces autoportraits pas si 2.0, puisqu’ils remontent à l’Antiquité.
Plus d’un million de selfies sont mis en lignes sur Instagram, Snapchat et consorts tous les jours. De quoi s’interroger sur les “pourquoi” d’un tel nombre, et surtout comment ces autoportraits sont devenus aussi omniprésents, qu’on les aime ou les déteste. Ce sont les questions, pour le moins inattendues, auxquelles répond le Musée du Selfie, qui ouvrira ses portes en avril pour un mois à Los Angeles. L’idée ? Découvrir les origines du selfie à travers l’art, l’histoire, la culture et la technologie… tout en se prenant en photo lors du parcours grâce aux “points selfies” à chaque section du musée.
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https://www.instagram.com/p/Bci55HCF4Hm/?taken-by=themuseumofselfies
Un musée éphémère pour une tendance millénaire
Les deux initiateurs de ce projet sont Tommy Honton et Tair Mamedov, un tandem de designers d’escape games, ces jeux de piste où l’on se trouve enfermé dans une salle à thème dont on ne sort qu’une fois toutes les énigmes résolues. Les deux hommes ont eu l’idée du musée du selfie pour dépasser leur première approche, un peu méprisante, de la chose.
“Le mot “selfie” en lui-même me bloque, et je me suis toujours interrogé sur leur vacuité, explique Tommy Honton au LA Times. Mais il y a là-dedans quelque chose de plus profond que je ne le voyais. Nous avons décidé d’examiner tout ce qui a convergé aujourd’hui pour en arriver à l’apogée la culture du selfie. Car la question est : est-ce vraiment nouveau ?” Cette dernière interrogation est faite en référence à la section “selfies de la préhistoire” que comprend le musée.
https://www.instagram.com/p/BcKpNmYFu2f/?taken-by=themuseumofselfies
L’art et le selfie, le nouveau #powercouple ?
En plus de l’histoire, la technologie et la sociologie du selfie, l’analyse de leur potentiel et de leur racines artistiques est analysée au cours de cette exposition éphémère. Pour le mettre en images, des artistes californiens ont participé à l’exposition en truquant les plus grands portraits de l’art par Gustav Klimt ou Léonard de Vinci en plaçant un smartphone entre les mains des personnages des tableaux. Les autoportraits peints, des hommes des cavernes à Van Gogh, sont mis en relation avec des selfies actuels pour en souligner la démarche similaire de la mise en image du soi par soi.
Enfin, les visiteurs se trouveront acteurs eux-mêmes tout au long du chemin du musée. Un building de dizaines d’étages a été recréé à la fois pour prendre un selfie spectaculaire mais sans risque, grâce aux jeux de miroir qui donnent l’illusion de hauteur, ainsi que pour parler de l’acte parfois fatal de capturer son autoportrait dans des postures et lieux dangereux – chose qui tue chaque année des selfie-addicts à tendance extrême. Quand l’artiste veut mourir sur scène, il semblerait que l’homme moderne veuille bien mourir pour se mettre en scène. La preuve par trois au Musée du Selfie, tout le mois d’avril à Los Angeles.
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