On croyait le Polaroid enterré par le numérique, mais ses clichés à l’esthétique si particulière, empreinte de nostalgie, sont de retour.
« A chaque fois, je me fais avoir par cette belle lumière laiteuse, par cette façon dont la pellicule rend tout léger et nostalgique, sans même que j’aie à y réfléchir »
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, soupire la photographe Susannah Conway sur son blog. Cette “fanatique avouée du Polaroid” est loin d’être seule. Autant par nostalgie qu’en réaction esthétique à l’ère de la haute définition numérique, le mythique appareil instantané connaît un spectaculaire regain d’intérêt.
Les effectifs des communautés de passionnés, comme pola noid.net ou polaroid-passion.com, ne cessent de croître, le peintre Julian Schnabel expose ses photos à Düsseldorf, le photographe Philippe Garcia publie un guide pratique, des logiciels transforment les photos numériques en Pola : poladroid.net, polaroin.com, les photoblogs et les projets artistiques se multiplient : nycpp.com, day19.com, thathips terporn.tumblr.com.
Enfin, la vente aux enchères record de la collection Polaroid les 21 et 22 juin à New York a couronné la singulière renaissance d’une technologie que l’on croyait disparue avec la console Atari et la VHS.
Fondée en 1937 par Edwin H. Land, la société Polaroid présente le premier appareil photographique instantané en 1947. Le succès est immédiat mais c’est avec le SX-70, le premier reflex instantané, que Polaroid devient un mythe. Il est, avec le mange-disque ou les meubles Knoll, un symbole des années 70. Mais la concurrence des appareils jetables puis de la photographie numérique conduit la société à la faillite en 2002, puis 2008 sur fond de scandale financier.
Pour apurer les comptes et solder le passé, Polaroid a cédé ses prototypes historiques au musée du MIT et vendu son extraordinaire collection de clichés. Beaucoup déplorent cette dispersion, comme le musée de l’Elysée de Lausanne, qui présentera ses Polaroid lors des Rencontres d’Arles.
Cependant, la plus grande nouvelle pour les fans de la marque, ce n’est pas que celle-ci ait pris Lady Gaga comme “directrice de la création”, ni même qu’un nouveau modèle ait été lancé, mais que des films compatibles avec les anciens appareils soient à nouveau disponibles.
Après l’arrêt de la production en 2008, des salariés de l’entreprise ont racheté les brevets et lancé The Impossible Project afin de sauver le film instantané. L’impossible est devenu réalité en mars dernier. Il ne reste plus qu’à appuyer sur le bouton.
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