On se souvient des affiches atypiques de la dernière campagne des législatives qui, au lieu des habituels visages graves ou souriants des candidats, présentaient chats, chiens et autres renards. Il s’agissait de l’entrée sur la scène politique d’un tout nouveau parti qui voulait donner leur place aux animaux non humains. A la surprise de beaucoup […]
Fort de son succès symbolique aux législatives de juin dernier, le Parti animaliste présente une liste parisienne aux élections sénatoriales du 24 septembre. L’objectif est de relayer les diverses revendications liées à la défense des animaux afin de faire passer leur protection dans la loi.
On se souvient des affiches atypiques de la dernière campagne des législatives qui, au lieu des habituels visages graves ou souriants des candidats, présentaient chats, chiens et autres renards. Il s’agissait de l’entrée sur la scène politique d’un tout nouveau parti qui voulait donner leur place aux animaux non humains. A la surprise de beaucoup de sceptiques, ce mouvement inconnu qui était né un an auparavant avait tout de même recueilli plus de 63 600 voix sur les 142 circonscriptions en France, ce qui représentait 1,10 % des suffrages.
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Ce modeste score a eu cependant un puissant impact symbolique et médiatique et s’il ne lui a pas permis d’envoyer des députés au Palais-Bourbon, il a donné une véritable visibilité au tout jeune Parti animaliste dont le nombre d’adhérents, boosté par ce succès électoral, atteint environ 2 000 militants aujourd’hui, et qui bénéficie d’une très forte visibilité sur les réseaux sociaux.
Une nouvelle preuve que la cause animale est une préoccupation de plus en plus importante pour les Français, comme le montrent les réactions que provoquent les vidéos choc de L214. Cette irruption de nos amis les bêtes dans la vie vie politique et sociale représente certainement une tendance lourde, signe d’un changement lent mais irréversible, espérons-le, du rejet de la violence envers les animaux, qu’on peut mettre en rapport avec le processus de “civilisation des mœurs”, cher au sociologue Norbert Elias.
Rentrer dans l’arène politique
Ce tropisme animalier passe par le développement du végétarisme, du flexitarisme et du véganisme, qui touche même le secteur de la mode. Mais pour que ces pratiques “tendance” ne restent pas que des effets de mode, justement, des mouvements comme le Parti animaliste veulent leur donner un coup d’accélérateur et faisant rentrer leur revendications dans l’arène politique.
Après donc le succès de leur campagne des législatives et ses résultats très encourageants, les militants du Parti animaliste tentent leur chance dans la campagne des élections sénatoriales qui auront lieu le 24 septembre.
Ils ont choisi de présenter une liste à Paris seulement, même si la plupart des candidats viennent de toutes les régions de France. En effet, comme l’explique Nathalie Dehan, candidate lyonnaise et une des porte-parole du parti, “notre mouvement est transversal, on y trouve des ruraux et des citadins et des membres de toutes les catégories sociales”.
La liste de candidats témoigne de cette diversité. Elle comprend des avocats et des cadres mais aussi un conducteur de trains et un ouvrier imprimeur. Une particularité à noter, une forte implication féminine, ce qui leur a valu une diminution de leurs subventions, car dans leur liste de candidats aux législatives, ils n’avaient pas respecté la parité, les femmes étant plus nombreuses, une exception dans le monde politique !
Des droits pour les grands singes
Cette transversalité se retrouve dans leurs revendications, car comme le rappelle Nathalie Dehan, si le Parti animaliste, qui se veut indépendant des clivages politiques, est monothématique, la défense des animaux concerne de très nombreux domaines, l’écologie avec la préservation des forêts pour les animaux sauvages, l’agriculture avec les questions de l’élevage, l’industrie pharmaceutique avec les problèmes de l’expérimentation animale, le domaine juridique avec la création de nouveaux statuts pour les animaux, en particulier pour les grands singes, (chimpanzés, gorilles, bonobos, orang-outans…) leur conférant des droits fondamentaux.
Comme on peut le voir sur leur programme, les revendications sont nombreuses et la tâche de longue haleine. Le parti veut faire interdire la corrida et s’il n’appelle pas à la suppression de l’alimentation carnée, il propose de promouvoir le végétarisme notamment dans les cantines et de “fixer un objectif national de réduction de la consommation de produits animaux (viande, poisson, œufs, lait) de 25 % en 2025 par rapport à 2015 par des politiques publiques de santé incitant à modérer la consommation de produits d’origine animale”
Si les militants se font pas d’illusions sur leur chance de voir élire un des leurs, ils estiment que ces élections sont un moyen de populariser leur action en relayant le travail des associations et en faisant passer leurs revendications dans le domaine de la politique et de la loi.
Comme l’affirmait la coprésidente, Isabelle Dudouet-Bercegeay à la Radio suise RTS, « nous avons décidé qu’il était nécessaire d’aller nous-mêmes porter cette question animale sur le terrain politique pour pousser les autres partis politiques à s’emparer de cette question très importante.”
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