Le nombre de réfugiés de l’hémisphère sud en Europe pourrait croître de façon exponentielle à cause du dérèglement climatique. Des millions de migrants pourraient être concernés, selon une étude du magazine Science.
Les effets du réchauffement climatique sur l’environnement sont au coeur des débats depuis plusieurs années. Si l’ensemble de la population semble y être plus sensible qu’auparavant, les conséquences annoncées de cette catastrophe environnementale pourraient être bien plus importantes qu’imaginées.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est ce que rapporte une nouvelle étude du magazine Science, dirigé par le professeur Wolfram Schlenker, qui a corrélé la hausse des températures aux flux migratoires actuels. Et si l’on en croit les résultats, les conséquences humaines pourraient être dramatiques: le nombre de demandeurs d’asile en Europe pourrait tripler chaque année, au point d’atteindre plus d’un million de personnes par an.
Cette recherche est fondée uniquement sur le nombre actuel de migrants et le réchauffement des températures. Elle ne prend pas en compte des facteurs cruciaux tels que les situations politiques ou économiques des pays concernés. Et si, dans le meilleur des cas, les objectifs environnementaux fixés actuellement étaient atteints, la population migratoire augmenterait au minimum de 25%, selon Wolfram Schlenker.
Des estimations à minima
Interrogé par nos confrères du Guardian, le professeur de l’Université de Columbia à New York témoigne: « l’Europe va voir un nombre croissant de personnes désespérées fuir leur pays d’origine ». Des prévisions plus que sérieuses puisqu’il s’agit d’une estimation à minima.
« L’histoire de l’humanité nous a déjà montré que de telles migrations conduisent souvent à des conflits et à des guerres » Bob Ward
« Cette étude montre comment l’Europe sera touchée par l’un des aspects les plus graves du changement climatique. Des centaines de millions -voire des milliards- de personnes seront exposées à l’élévation du niveau de la mer et aux changements météorologiques extrêmes qui provoqueront des migrations massives, loin des endroits les plus vulnérables. L’histoire de l’humanité nous a déjà montré que de telles migrations conduisent souvent à des conflits et à des guerres, avec des conséquences dévastatrices. Les coûts pharaoniques potentiels des conflits liés aux migrations sont souvent omis dans les modèles économiques des changements liés au réchauffement, » développe Bob Ward, directeur de la politique et de la communication du Grantham Research Institute à Londres, questionné par le journal britannique.
L’Europe, la destination idéale
Et le dérèglement climatique pourrait prendre plusieurs formes: des inondations, des sécheresses, des hausses de température ou encore des typhons en tout genre. L’agriculture deviendra également plus laborieuse. L’Europe devrait pourtant, en raison de son climat et de sa localisation, être moins touchée que des continents tels que l’Afrique, l’Asie ou encore l’Amérique du Sud.
Alors que le nombre de migrants a considérablement augmenté depuis une décennie -principalement en raison de conflits politiques-, le Vieux Continent pourrait devenir une destination encore plus prisée. Selon les différents scientifiques spécialisés, le réchauffement prévu -entre 2,6 et 4,8 degrés celsius- devrait entraîner jusqu’à 660.000 demandeurs d’asile supplémentaires en Europe chaque année.
{"type":"Banniere-Basse"}