40 ans déjà que les premiers punks ont foulé le sol londonien. Les Sex Pistols, les Clash, Vivienne Westwood, Malcom McLaren… À l’occasion de la sortie du guide Punk London marquant l’anniversaire du mouvement, retour sur dix adresses clés de l’histoire du punk à Londres, et hommage à ses figures marquantes. Le journaliste Paul Gorman avait 16 […]
40 ans déjà que les premiers punks ont foulé le sol londonien. Les Sex Pistols, les Clash, Vivienne Westwood, Malcom McLaren… À l’occasion de la sortie du guide Punk London marquant l’anniversaire du mouvement, retour sur dix adresses clés de l’histoire du punk à Londres, et hommage à ses figures marquantes.
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Le journaliste Paul Gorman avait 16 ans en 1976, alors qu’il assistait à la naissance du punk à Londres. « C’était une période exceptionnelle, » se rappelle t-il, « et je veux qu’on s’en souvienne de façon authentique. » C’est contre la mythification du punk qu’il rédige son guide Punk London, en collaboration avec l’éditeur indépendant Herb Lester, afin de délivrer le mouvement des légendes et incorrections qui l’entourent.
Auteur d’une biographie sur Malcom McLaren, manager des Sex Pistols, le journaliste a puisé dans son impressionnante archive de magazines de l’époque – beaucoup de zines indépendants, dont la publication phare Sniffin’ Glue (« renifler de la colle ») – et dans les nombreux interviews menés au cours de sa carrière pour répertorier les 111 endroits qui ont marqué la culture punk, des salles de concert aux pubs en passant par les adresses personnelles de musiciens célèbres. « Ce n’est pas un trip nostalgique, » précise Paul Gorman, « mais une célébration de Londres en tant qu’incroyable lieu de créativité, toujours en évolution. » 40 ans plus tard, en voici les 10 adresses incontournables.
39 New Court, Hampstead (Nord)
Au milieu des années 1970, le quartier bohémien de Hampstead, au nord de Londres, est peuplé de squats et d’appartements miteux où logent les artistes sans le sou. Au printemps 1976, c’est dans ce petit appartement sans eau courante que deux locataires en galère, les futurs Sex Pistols Johnny Rotten et Sid Vicious, vivent et écrivent leur single Anarchy in The UK.
31 Whistler’s Walk, Chelsea (Sud-Ouest)
Adresse de Joe Strummer, leader des Clash, qui y habite à la fin des années 1970. C’est lors d’un trajet en taxi le long de la Tamise, à la suite de l’incident nucléaire de Three Mile Island en 1979, que Strummer écrit le refrain de London Calling : « London is drowning, and I live by the river » [Londres coule, et je vis près de la rivière].
3 Pindock Mews, Paddington (Ouest)
En 1977, John Simon Ritchie, déjà devenu Sid Vicious, est placé dans cet appartement non meublé par ses producteurs. Haut lieu de drogue et de débauche, c’est ici que Sid et Nancy Spungen, mythique couple punk, se livrent à la majorité de leurs ébats. Paul Gorman rapporte que lorsque Malcom McLaren, manager de Sid, apprend que le bail de l’appartement ne dure que sept ans, il aurait simplement répondu : « Pas de problème, il sera mort d’ici là. »
Electric Ballroom, Camden (Nord)
Contrairement à la légende, le quartier de Camden n’est pas tellement un haut lieu punk – tout se passait plutôt à l’Ouest, ce qui est difficile à imaginer quand on connait le Chelsea huppé d’aujourd’hui. L’Electric Ballroom existe encore en 2016, non loin de l’ex-salle Music Machine, renommée Koko. C’est ici que Sid Vicious fête son départ à New York avec Nancy en 1978, d’où il ne reviendra pas. La soirée, nommée « Sid Sods Off » [Sid va se faire foutre], voit jouer Rat Scabies de The Damned et Glen Matlock, ex-Sex Pistols.
Screen on the Green, Islington (Nord-Est)
Ce cinéma indépendant est le terrain des performances nocturnes des Sex Pistols qui attirent l’attention des médias. En première partie d’un de leurs concerts, The Clash ne fait pas l’unanimité des critiques : « C’est le genre de groupe garage qui devrait retourner au garage, » selon NME. Le groupe répond avec la chanson Garageland.
Saint Martin’s School of Art, Soho (Centre)
Premier concert des Sex Pistols en 1975, en première partie du groupe Bazooka Joe. C’est aussi ici que Malcom McLaren fait son entrée en école d’art, en 1962, où il prend des cours de dessin de nu. Devenue Central Saint Martins, l’école a déménagé du côté de King’s Cross.
Rough Trade, Notting Hill (Ouest)
Un des labels phares de la scène indé, fondé en 1976, également boutique de vinyles et de presse musicale. Incontournable lors d’une visite à Londres, que l’on soit amateur de punk ou non. Rough Trade compte désormais trois autres adresses, dont une à Brick Lane dans l’Est de Londres (Shoreditch).
430 King’s Road, Chelsea (Ouest)
Lieu de naissance du « punk look », développé par la créatrice Vivienne Westwood et son mari/associé Malcom McLaren dans les boutiques ouvertes à cette adresse : Let It Rock (1971-74), SEX (1974-76) et Seditionaries (1976-80). « C’était un endroit minuscule, » raconte Paul Gorman, qui y consacre son prochain livre, « mais toute personne intéressante y est venue. Madonna, Warhol, Paloma Picasso venant acheter un pull pour son père… A travers les années et les différentes boutiques, le 430 King’s Road attire les personnalités les plus importantes de chaque époque. »
Charing Cross Pier (Centre)
Le 7 juin 1977, à l’occasion du Jubilée de Reine, les Sex Pistols organisent une excursion en bateau le long de la Tamise. En passant devant les Chambres du Parlement, le groupe joue God Save The Queen, son titre controversé, ce qui attire l’attention des autorités et lance une énorme bagarre. Le bateau est amarré à Charing Cross, et de nombreux punks sont arrêtés (dont McLaren).
Highgate Cemetery (Nord)
Malcom McLaren, décédé en 2010, est enterré dans ce cimetière bucolique du Nord de Londres, à quelques mètres de son héro Karl Marx.
Punk London: In The City 1975-1976, disponible ici.
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