Pour gagner la présidentielle de 2012, le dernier atout d’un Nicolas Sarkozy mal barré se nomme les socialistes. Ceux-ci ont en effet commencé à actionner avec talent une redoutable machine à perdre qui a déjà fait ses preuves en 1995, 2002 et 2007. Voici le retour des querelles de doctrine, de tendances et de personnes […]
Pour gagner la présidentielle de 2012, le dernier atout d’un Nicolas Sarkozy mal barré se nomme les socialistes. Ceux-ci ont en effet commencé à actionner avec talent une redoutable machine à perdre qui a déjà fait ses preuves en 1995, 2002 et 2007. Voici le retour des querelles de doctrine, de tendances et de personnes – les réalistes contre les rêveurs -, la cacophonie, les phrases qui donnent des arguments à l’adversaire.
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Benoît Hamon, porte-parole du PS et chef de l’aile gauche, lance des propositions radicales et peu financées. François Hollande, le tempéré, proteste. La semaine dernière, les deux hommes se sont rencontrés pendant plus d’une heure. A la sortie, Benoît Hamon : « Il ne m’a rien dit, il a esquivé. » François Hollande :
« Il est venu me voir trop tard. Le texte était déjà ficelé. C’est du faux collectif. »
Devant un quart des présents, la majorité du conseil national du parti approuve le texte énergique de Benoît Hamon avec l’aide de Martine Aubry. La moitié des strauss-kahniens, ces droitiers, vote pour, l’autre contre. Plus personne n’y comprend rien. Gérard Collomb, puissant maire de Lyon, conclut :
« Si on continue sur cette ligne, DSK reviendra en France, mais comme directeur du FMI, car nos finances seront sous contrôle. »
Mercredi, le PS s’est avancé sur le terrain de la sécurité avec une mesure phare, « des zones de sécurité prioritaire » où un magistrat du parquet spécialisé et référent pilotera la répression et le renseignement. Les socialistes ne veulent plus passer pour des naïfs en matière de sécurité. Dont acte.
Mais ce qui cloche rue de Solférino, c’est l’impression que le PS s’y prend à l’envers. A quoi servent ces programmes qu’aucun candidat à la présidentielle n’a jusque-là repris à son compte, ni Mitterrand, ni Jospin, ni Ségolène Royal, si ce n’est à nourrir le goût de la dispute et des promesses intenables ? Une gauche sans chef, c’est une gauche qui perd. Les primaires vont-elles régler le problème ou l’aggraver ?
Bernard Zekri
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