Pour “Les Inrocks”, Léonie Pernet réagit aux résultats du premier tour de l’élection présidentielle.
Vendredi dernier, c’était mes cinq ans sans alcool. Et pourtant, j’étais ivre d’espérance. Aujourd’hui j’ai la gueule de bois mais j’y crois encore. J’aimerais vous dire pourquoi, et comment.
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Tout d’abord, je crois qu’il faut se féliciter de la mobilisation exceptionnelle autour de Jean-Luc Mélenchon et saluer le travail de son équipe. Les résultats sont là, le score est élevé et malgré l’évidente déception, l’espoir est désormais permis. Les forces vives de ce pays désireuses d’une rupture ferme avec un ordre sécuritaire et ultra-libéral se sont réunies autour du vote pour l’Union populaire.
Cette union populaire, anti-raciste et écologiste est aujourd’hui le terrain et le terreau d’une espérance nouvelle : nous avons cinq ans pour la solidifier et la faire grandir.
Commençons dès maintenant : le 12 juin, votons en masse pour l’Union populaire aux élections législatives ! Ces élections sont le dernier levier électoral qu’il nous reste pour faire entendre notre voix.
Une voix criant sa soif de justice sociale, sa soif de justice environnementale, sa soif de biens communs !
“Je souhaite notamment big-upper tou·tes celleux qui malgré des désaccords avec Mélenchon ont glissé dans l’urne dimanche un bulletin à son nom.”
La sociologie de nos voix est en réalité multiple, bigarrée, hétérogène. Par la présente missive je souhaite notamment big-upper tou·tes celleux qui malgré des désaccords avec Mélenchon ont glissé dans l’urne dimanche un bulletin à son nom : celleux-là ont réfléchi “collectif” et voté “utile”; c’est tout à leur honneur.
Honneur que ne peuvent aujourd’hui certainement pas s’attribuer ni Jadot, ni Roussel, ni même le sympathique Poutou. L’indigence du maintien de leur candidature a pour lourde conséquence le choix qui nous est maintenant imposé : Macron ou Le Pen.
S’abstenir, ou remettre une pièce dans la funeste machine Macron.
Pour ma part, c’est le cœur lourd que j’irai voter contre Marine Le Pen le 24 avril prochain.
Elle est l’héritière d’un tortionnaire d’Algériens, la digne fille de son père.
C’est l’histoire du suprémacisme blanc et de l’antisémitisme à la française qui coule dans ses veines.
Et notre besoin d’antiracisme est impossible à rassasier. C’est aujourd’hui avec l’Union populaire qu’il trouve sa plus forte expression.
La lutte continue.
Dernier album paru : Le Cirque de consolation (Infiné). En concert le 14 avril à Nantes, le 15 avril à Paris (soirée CryBeaubourg au Centre Pompidou), le 21 avril à Brest, le 22 avril à Vannes, le 7 mai à Nice, le 11 mai à Bruxelles, le 13 mai à Berlin, le 21 mai à Limoges, le 5 juin à Saint-Brieuc, le 9 juillet à Paris (Philharmonie).
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