Vendredi soir, 82 personnes au moins ont perdu la vie lors d’une attaque terroriste au Bataclan. Plusieurs hommes sont entrés et ont tiré au hasard sur la foule pendant de longues minutes. 1 500 personnes assistaient au concert du groupe Eagles Of Death Metal. Un internaute surnommé ThrowAwayFuck2015 sur Reddit a raconté ce qu’il avait vécu à l’intérieur […]
Vendredi soir, 82 personnes au moins ont perdu la vie lors d’une attaque terroriste au Bataclan. Plusieurs hommes sont entrés et ont tiré au hasard sur la foule pendant de longues minutes. 1 500 personnes assistaient au concert du groupe Eagles Of Death Metal. Un internaute surnommé ThrowAwayFuck2015 sur Reddit a raconté ce qu’il avait vécu à l’intérieur de la salle. Un récit glaçant.
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“Au moment où nous avons entendu les ‘pétards’, j’étais dans la fosse près des marches quand les terroristes sont entrés et j’ai directement couru en direction de la scène sur le côté droit, par réflexe. Dans mon coin », tout le monde était entremêlé dans des positions improbables et douloureuses pour tout le monde, visage qui fait face au sol, la tête reposant sur ce que l’on trouve, une jambe par exemple. Avec en fond un bain de sang. Et c’est comme ça que le pire jeu auquel j’ai jamais joué a commencé. Le jeu de l’attente.”
Il décrit ensuite la très longue attente, allongé au sol:
“Attendre que la police arrive, sans aucune notion du temps (pas de montre, portable inaccessible). Sentir des gens se lever pour se faire abattre aussitôt. Et encore. Et encore…
Pas le droit de bouger car un seul geste augmente encore plus les douleurs – les siennes comme celles des autres (nous étions réellement entremêlés). Pas le droit de parler, de chuchoter, rien. Quelqu’un commence à pleurer? Cette personne est accueillie par des « chuts » collectifs.”
L’internaute évoque ensuite une explosion:
“A un moment (on va dire vers le « milieu »? Ma notion du temps était plus que faussée), une explosion retentit. D’après d’autres témoins, c’était une grenade qu’ils ont balancé dans la fosse. Je ne peux pas confirmer, si ce n’est que c’était une explosion. Et là le jeu de l’attente prend une autre tournure. Ils ont des explosifs. Des fanatiques armés d’explosifs et sans aucune revendication… Votre cerveau a le don de penser directement au pire: nous ne sommes pas une monnaie d’échange. Je me demande naturellement si le but n’est pas tout simplement de faire exploser le bâtiment ou au moins nous. L’attente n’est plus du tout la même. Le temps devient plus long.”
Puis finalement, la police arrive:
“Enfin, quelqu’un chuchote ‘la police est là’. Et là tout change. Le temps devient encore plus long car elle n’intervient pas tout de suite (repérages, etc.). A ce moment, je pense que les terroristes sont montés quelque part dans le bataclan car les policiers sont rentrés sans tirer. Puis une horde de policiers rentre. Au moment de se lever, d’aider les autres à se lever, de voir des policiers en armure débouler dans le Bataclan… C’était un soulagement indescriptible. On se regarde les uns les autres, médusés d’être vivants. On reste évidemment vigilants. La police ne sait pas si les terroristes sont parmi nous ou ailleurs (et j’aurais été incapable de le dire). Finalement ils étaient ailleurs d’après les infos.”
Les survivants peuvent enfin sortir du Bataclan:
“On commence à marcher, mains sur la tête, presque joyeux intérieurement. C’est encore une fois vite stoppé par LA vision de CAUCHEMAR. Des dizaines de cadavres, des gens agonisant, une marée de sang dans toute la fosse. Affreux. Horrible. Je regarde la zone dans laquelle je me trouvais avant de courir vers le fond et je vois de nombreux corps. Cela aurait pu très très facilement être moi. Je sors rapidement, toujours mains sur la tête, en croisant le personnel de l’entrée du bataclan gisant au sol (les « pétards » que l’on a entendus avant que les terroristes rentrent). Quelques pas en longeant le trottoir et je m’effondre. Un torrent de larmes. Je ne me souviens même pas de la dernière fois que j’ai pleuré avant ce soir, mais impossible d’arrêter. Je tremble de partout. J’ai des acouphènes. Mais je suis vivant.”
Bilan de cette soirée cauchemardesque: « Quelle tristesse putain. Tout ça pourquoi ?«
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