En visite à Moscou, Jean-Luc Mélenchon a milité en faveur d’un « réchauffement » des relations diplomatiques avec la Russie.
Il est venu « parler aux Russes ». Comme le rapporte Isabelle Mandraud, correspondante à Moscou pour le journal Le Monde, Jean-Luc Mélenchon a pris part mercredi 9 mai au « régiment Immortel », un cortège qui a arpenté les rues de Moscou en l’honneur des combattants soviétiques de la Seconde guerre mondiale. Le député des Bouches-du-Rhône est apparu écharpe tricolore en bandoulière, avec à la main le portrait de Maurice de Seynes, un pilote de l’escadrille franco-soviétique Normandie-Niémen, disparu en juillet 1944.
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« Tout ce qui est contre Poutine est bien »
« Quand je viens ici, c’est un acte militant, pour dire : les Russes sont nos amis », a-t-il expliqué, lui qui avait déjà eu l’occasion de se rendre en Russie auparavant. « La première fois c’était avec Mitterrand, quand nous étions allés voir Jean-Loup Chrétien s’envoler à Baïkonour », se souvient Jean-Luc Mélenchon. Lors de sa deuxième visite, il avait rencontré Mikhaïl Gorbatchev, « pour essayer de comprendre ce qui s’était passé », poursuit le leader de La France insoumise.
Avec cette visite, Jean-Luc Mélenchon coupe l’herbe sous le pied d’Emmanuel Macron ; le président de la République doit se rendre en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine les 24 et 25 juin prochains.
« Les relations avec la Russie doivent se banaliser »
Mais pourquoi donc se rendre en Russie alors ? « Il ne faut pas arriver à ce point de diabolisation : il y a le bien et le mal, et tout ce qui est contre Poutine est bien », a expliqué le député français. Pour Djordje Kuzmanovic, son conseiller en affaires étrangères, « les relations avec la Russie doivent se banaliser. C’est un problème pour la France d’être dépendante des États-Unis ».
Et pour promouvoir ce discours d’ouverture avec la nation des tsars, Jean-Luc Mélenchon a rencontré Sergueï Oudaltsov, une figure de l’extrême gauche russe. Cet opposant communiste de 41 ans, qui a passé plus de quatre ans en prison pour « incitation d’émeute publique », est aujourd’hui à la tête du Front de gauche russe. Le Français lui a symboliquement proposé de rejoindre un « club de la paix », réunissant diverses gauches européennes.
Une question de « rationalité » ?
Peu de temps après, Jean-Luc Mélenchon a reçu une médaille de l’armée soviétique. « J’ai commencé ma carrière avec les idées du fondateur de l’Armée rouge (Léon Trotski, ndlr)« , a-t-il commenté, avant de rencontrer des membres du parti au pouvoir, dont ces députés, puis de se rendre à une réunion avec la communauté française, fermée aux médias. Mais une vidéo de son intervention a filtré, où on peut le voit déclarer : « il n’y a pas de rationalité à affronter les Russes ni à nous en séparer géopolitiquement. »
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