Dans sa dernière exposition “Hairdos of Defiance”, le photographe et plasticien californien Ed Templeton réactive l’esprit punk avec sa série de portraits de jeunes gens arborant une coupe mohawk. Pendant vingt ans, l’artiste a braqué son objectif sur cette jeunesse non-conformiste à travers les Etats-Unis et l’Europe.
Nombreux sont les jeunes photographes à l’aube des années 80 à avoir pris leur génération comme sujet de représentation et d’expression plastique. Nan Goldin, le photographe espagnol Alberto García-Alix ou encore Larry Clark… Autant d’artistes mettant en lumière dans leur œuvre une jeunesse désenchantée, désincarnée, dont le chemin fut celui de l’auto-destruction.
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Une dizaine d’années plus tard, le photographe Ed Templeton se focalise sur les tribus de jeunes punks arborant une coupe mohawk qu’il côtoie depuis son adolescence. Symbole de rébellion et d’anti-conformisme, cette coiffure empruntée aux tribus amérindiennes, est devenue au fil du temps l’emblème de tout un mouvement.
Du skateboard au mouvement punk
Ed Templeton n’a que 13 ans lorsqu’il commence à fréquenter cette horde de gamins aux cheveux hirsutes de Huntington Beach dans le sud de la Californie. A l’époque, le skateboard est son passe-temps privilégié. Mais très vite, cette pratique lui permet d’intégrer la bande, qu’il évitait jusqu’alors avec soin. “Ces gamins me faisaient peur mais ils m’ont intégré à leur monde parce que je faisais du skate”, confie-t-il dans le communiqué de presse de l’exposition. Pour le jeune homme, c’est le début d’une nouvelle vie, rythmée par les concerts du groupe anarcho-punk Dead Kennedys, les balades en skate et les captures d’instantanés pris au fil de ses rencontres.
La coiffure du défi
L’exposition « Hairdos of Defiance » rassemble pour la première fois la série de portraits saisis pendant vingt ans par l’artiste entre l’Europe et les Etats-Unis. Vaste collection de 42 clichés d’hommes et de femmes coiffés d’une crête iroquoise, cet ensemble est mis en scène dans une installation prenant la forme d’une chambre d’adolescent aux murs recouverts de photographies, triturées, coloriées voire déchirées par le photographe.
Rien à voir avec le traditionnel “white cube” des expositions d’art contemporain. Ici, tout est mis en place pour que le spectateur soit immergé dans l’esprit de ces tribus punk.
Exposition de Ed Templeton, Hairdos of defiance, au Robert Projects, Culver City CA, jusqu’au 21 avril 2018.
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