“Inquiétant“. Dans cet article daté du 12 juin du NY Times, le terme est utilisé pour désigner l’une des mesures les plus contestées d’Emmanuel Macron : le projet d’intégration au droit commun de l’état d’urgence. Une nouvelle démarche antiterroriste, rendant perpétuel le temporaire, et banalisant des mesures radicales, entre perquisitions administratives “sans mandat“, assignations à résidence et “port de bracelets […]
« Inquiétant« . Dans cet article daté du 12 juin du NY Times, le terme est utilisé pour désigner l’une des mesures les plus contestées d’Emmanuel Macron : le projet d’intégration au droit commun de l’état d’urgence. Une nouvelle démarche antiterroriste, rendant perpétuel le temporaire, et banalisant des mesures radicales, entre perquisitions administratives « sans mandat« , assignations à résidence et « port de bracelets électroniques« .
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https://twitter.com/PhilippeCorbe/status/874603838786994176
Les prémices d’un quinquennat sous haute tension où l’ancien ministre de l’Economie pourrait abuser du « pouvoir exécutif ». Suite au premier tour des élections législatives et face à la majorité de « marcheurs » composant les rangs de l’Assemblée nationale – plus de quatre-cents sièges sur 577 annonce-t-on – le New York Times souligne les conséquences néfastes d’une telle mesure sur les libertés individuelles, conduisant fatalement à « une restriction continue des droits constitutionnels des citoyens français ».
« L’absence d’un rôle pour le judiciaire qui pourrait contrôler le pouvoir général de l’exécutif est troublante » renchérit le journal tout en contestant fortement l’efficacité réelle de l’état d’urgence dans la lutte contre le terrorisme. A en lire l’éditorial, les mesures sécuritaires ont « peu contribué à lutter contre le terrorisme, pas davantage que les lois déjà existantes » et il en incombe désormais au Conseil Constitutionnel à veiller au respect de l’état de droit, au risque de voir s’ériger « une République plus répressive [ouvrant] la voie à d’autres abus du pouvoir exécutif par-delà son mandat« . En parallèle, l’inquiétude à l’égard des éventuels abus de pouvoir d’Emmanuel Macron ne se tarit pas dans l’hexagone. Au micro de France Inter, l’avocat de la Ligue des Droits de l’Homme Patrice Spinosi envisage en ce projet d’état d’urgence permanent un péril pour la démocratie :
« Nous sommes la seule démocratie qui ait eu besoin de recourir à l’état d’urgence ; les Britanniques n’y ont jamais pensé. L’état d’urgence a eu ses raisons d’être ; il fallait des moyens exceptionnels pour un danger immédiat […] Cela a amené des dérives. Le pouvoir des forces de police n’a pas été assez encadré […] Maintenant c’est difficile de revenir en arrière. Macron récupère cette situation et y met fin en transposant les mesures dans le droit commun. L’état d’urgence devient l’état du droit et c’est extrêmement dangereux ».
Patrice Spinosi sur l'état d'urgence : "Il y a en germe un danger pour les droits de tout un chacun." #Le79Inter pic.twitter.com/eWX9cUqZXA
— France Inter (@franceinter) June 13, 2017
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