Tess Thomson, originaire du Kentucky avait publié avec fierté des photos d’elle entourée d’une carcasse de girafe en Afrique du Sud l’année dernière. La publication vient de refaire son apparition sur le web, et a fait de la chasseuse américaine la nouvelle cible du web.
Les photos d’une chasseuse américaine avec une girafe qu’elle vient d’abattre et pointant son arme vers le ciel suscitent l’indignation des internautes. La femme de 37 ans avait tué l’animal l’été dernier au cours d’une chasse guidée en Afrique du Sud, attraction touristique de luxe. Les images viennent de refaire surface sur les réseaux sociaux, relayées en juin par Africlandpost, un site d’information qui se penche sur les enjeux sociaux et politiques du pays africain. La responsable subit aujourd’hui, un an plus tard, le retour de bâton.
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White american savage who is partly a neanderthal comes to Africa and shoot down a very rare black giraffe coutrsey of South Africa stupidity. Her name is Tess Thompson Talley. Please share pic.twitter.com/hSK93DOOaz
— AfricaDigest (@africlandpost) 16 juin 2018
(« Une sauvage blanche américaine partiellement primitive est venue en Afrique et a tué une très rare girafe noire (…) Son nom est Tess Thomson Talley. Partagez s’il vous plaît. »)
La publication Facebook d’où proviennent les photos a depuis été supprimée, comme le rapporte le Courrier Journal, quotidien du Kentucky. D’après le New York Times, les photos avaient pour description : « Mes prières pour réaliser le rêve de chasse de ma vie se sont réalisées aujourd’hui. »
Selon la chasseuse, « l’animal était trop vieux pour se reproduire »
La chasseuse, Tess Thompson Talley, a défendu son geste dans un e-mail envoyé à Fox News. Elle y explique que la « girafe est une sous-espèce qui se multiplie en partie grâce aux efforts de conservation des chasseurs, avant d’ajouter que « les girafes noircissent avec l’âge et (que) l’animal de 18 ans était trop vieux pour se reproduire et (qu’)il avait tué trois mâles plus jeunes« .
Ce à quoi Iris Ho, directrice des programmes consacrés aux espèces sauvages de Humane Society International, a répondu : « Les girafes peuvent se reproduire au-delà des 18 ans. Les chasseurs de trophées vont là-bas pour tuer et s’en vanter, et non pour la préservation des animaux ».
Africlandpost a également répliqué sur Twitter : « Tess est une menteuse et une meurtrière. Chaque chasseur de trophée qui prétend qu’il s’agit d’une forme de préservation ment. Laissons-les tirer sur des animaux dans leurs pays et laissons les animaux africains tranquilles. Nous n’avons pas besoin de leur aide en matière de protection. Merci. »
(part 6) Tess is a big lier and murderer. She needs to keep of Africa. Any trophy hunter who claims this is form of conservation is lying. Let them shoot animals back in their countries and leave African animals a lone. We do not need their help in conservation. Thanks.
— AfricaDigest (@africlandpost) 4 juillet 2018
L’indignation sur les réseaux sociaux
Le premier message avec les photos de Tess Thompson Talley encerclée de la girafe gisante a été retweeté 45 000 fois, provoquant ainsi de nombreuses réactions sur les réseaux.
Le musicien Moby a posté un message sur son compte Twitter : « Dans un sens, les deux me brisent le cœur. D’abord la belle, innocente girafe, mais aussi la chasseuse, qui doit être tellement détraquée et sans âme pour penser que tuer une belle et innocente créature peut avoir du bon et/ou du sens« .
In a way, my heart breaks for both of them. For the beautiful, innocent giraffe, but also for the hunter, as she must be so broken and soulless to think that killing a beautiful, innocent creature is somehow good and/or meaningful. The days of humans killing animals simply … pic.twitter.com/QcZ7fOjVIc
— moby XⓋX (@thelittleidiot) 3 juillet 2018
L’actrice Debra Messing a également partagé son émotion sur Instagram et qualifie Tess Thompson Talley de « meurtrière dégoûtante, vile, immorale, sans cœur, égoïste. »
Un déclin de 40% en 30 ans
Le Guardian révèle que l’industrie du gros gibier rapporte deux milliards de dollars par an. Puisque le principe de ces chasses aux trophées est de faire payer des chasseurs pour leur permettre de tuer des animaux rares, d’importantes sommes d’argent peuvent être récoltées.
Humane Society International a aussi fait part d’une étude révélant qu’environ « 4 000 trophées de girafes ont été importés aux Etats-Unis au cours de la dernière décennie, ce qui représente plus d’une girafe tuée chaque jour« .
Il y a deux ans, on apprenait que la population de la girafe avait subi un déclin de 40% en trente ans et qu’elle était passée de la catégorie « préoccupation mineure » à « vulnérable ». La chasse à la girafe est cependant toujours légale dans les réserves de chasse en Afrique du Sud. Peut-être que l’histoire de Thomson Talley tirera la sonnette d’alarme, surtout qu’il reste moins de 100 000 girafes sur la planète.
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