Après 30 ans de compromis, le Japon décide de sortir des accords internationaux sur la chasse à la baleine. Il rejoint à ce titre l’Islande et la Norvège qui avaient toujours refusé d’adhérer.
Le Japon rejoint l’Islande et la Norvège comme « nation voyou chasseuse de baleine hors la loi », d’après l’association militante Sea Shepherd (Berger de la mer). Le jour de l’annonce du gouvernement japonais de la reprise de la chasse à la baleine, le mercredi 26 décembre, l’association a publié un communiqué condamnant cette sortie. Le gouvernement japonais a fait savoir à la Commission baleinière internationale (CBI) que les navires sous pavillon nippon reprendraient leurs activités dès juillet 2019.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Une « annonce en douce »
Quelques mois plus tôt, les États membres de la CBI, à l’initiative pour défendre les baleines (Australie, Union européenne, États-Unis), ont rejeté un texte de compromis proposé par le Japon, visant à concilier la préservation des baleines et la chasse commerciale. Le Japon limitera la pratique de la chasse à l’Antarctique et l’hémisphère Sud, tandis que la pêche sera cantonnée aux eaux territoriales nippones et aux Zones économiques exclusives (ZEE). Le gouvernement japonais s’engage par ailleurs à respecter les quotas proposés par la CBI pour préserver les espèces de baleines, a indiqué, lors de la conférence de presse de mercredi, son porte-parole.
Sam Annesley, le directeur de la branche japonaise de Green Peace a dénoncé la manœuvre alors que, selon lui, « il est clair que le gouvernement tente de faire passer cette annonce en douce à la fin de l’année, loin des projecteurs des médias internationaux, mais le monde n’est pas dupe », il ajoute en effet que « la décision du japon est en décalage complet avec la communauté internationale, et fait fi de la nécessité de protéger nos océans et ces créatures majestueuses ».
Un sanctuaire austral pour les baleines
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Sea Shepherd, qui se prévaut d’avoir sauvé, par ses actions ciblant les navires japonais, 6 000 baleines depuis 2002, place beaucoup d’espoir dans ce retrait. Le Japon, membre de la CBI, mettait en cause régulièrement l’existence d’une zone de préservation des baleines autour de l’Antarctique. Le moratoire de 1986 qui avait amené à l’adhésion du Japon, a également permis qu’il poursuive, sous couvert de recherches scientifiques, la chasse aux baleines dans les eaux australes. Ce n’est désormais plus le cas et la voie semble libre pour la pérennisation du « sanctuaire des baleines de l’océan austral », rendant illégales toutes les chasses de la marine japonaise.
{"type":"Banniere-Basse"}