Allier leur amour de la gastronomie et leur maîtrise de l’outil web : l’étonnant pari des fondateurs du Guide du Goût, site Internet de référencement et de mise en avant des artisans et producteurs locaux. Fraîchement débarqué de Paris, Paul, commercial dans l’informatique et amateur de bonne bouffe, peine à trouver de bonnes adresses dans sa […]
Allier leur amour de la gastronomie et leur maîtrise de l’outil web : l’étonnant pari des fondateurs du Guide du Goût, site Internet de référencement et de mise en avant des artisans et producteurs locaux.
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Fraîchement débarqué de Paris, Paul, commercial dans l’informatique et amateur de bonne bouffe, peine à trouver de bonnes adresses dans sa nouvelle ville de Montpellier. « Ne serait-ce que pour trouver du bon pain, du vrai pain, c’était compliqué. » Une fois que lui et son associé Karim ont trouvé le Graal, une idée commence à germer : « En creusant autour de nous, on a réalisé que beaucoup de gens cherchaient aussi une bonne boulangerie dans le coin, proposant du pain bio ou sans gluten… Pourquoi ne pas utiliser notre maîtrise d’Internet pour promouvoir l’artisanat local? ».
Ainsi naît en 2012 le Guide du Goût, site Internet visant à mettre en avant les artisans et producteurs de la région. Le duo commence tout d’abord à communiquer leurs adresses fétiches dans le Languedoc-Roussillon, basées sur un ressenti authentique. Avec ce petit truc qui les différencie : « On s’est rendus compte qu’on voulait raconter une histoire comme celle que raconterait un restaurateur avec lequel on accroche », se souvient Paul.
Le bouche-à-oreille à l’ère d’Internet
Le succès est tel en région que le duo s’agrandit – travaillant désormais avec des journalistes qui viennent rédiger des articles sur les artisans, allant jusqu’à collaborer avec l’édition gastronomie du journal Midi Libre – et décide de tenter l’aventure à Paris. Les recommandations n’émanent plus seulement des fondateurs : le Guide du Goût fonctionne désormais grâce au « Gourmand mystère », transposition à l’ère internet du phénomène de bouche-à-oreille. « Le bouche à oreille, c’est la meilleure publicité qui existe pour les artisans, parce qu’il part d’une impression personnelle authentique, explique Paul. Des anonymes nous contactent pour nous transmettre leurs bonnes adresses, et nous on les valide ou non en fonction de nos critères : des matières premières de qualité, un savoir-faire authentique, un vrai sens de l’accueil et une qualité de produit artisanal ».
Leur popularité tient avant tout à un atout de taille : leur bonne connaissance d’Internet en raison de la boite d’informatique de Karim, qui reste toujours leur gagne-pain principal. « C’est surtout grâce au référencement naturel de Google qu’on gagne en popularité », explique Paul. « Si on tape « meilleur croissant de Paris » dans un moteur de recherche, on arrive deuxième. Idem pour la meilleure boucherie, fromagerie, et ainsi de suite ». Et alors, ce meilleur croissant de Paris ? « Celui de Blé Sucré, une boulangerie du 12e à côté du marché d’Aligre. Le feuillage, le goût de noisette… c’est un repas en lui même. Il est démentiel ! ».
« Relancer la valeur du commerce de proximité »
Fin janvier, le Guide du Goût lance à Paris ses « Parcours gourmands », déclinaisons parisiennes des parcours organisés avec l’Office de Tourisme de Montpellier, invitant de petits groupes à découvrir la ville à travers sa gastronomie en organisant des visites de lieux d’artisanat local. « Notre but est d’être dans l’authentique », précise Paul. « On débarque presque à l’improviste, et si le boulanger n’a pas le temps d’expliquer son travail, on fait visiter le fournil nous-mêmes. Les artisans sont contents de faire découvrir leur univers. Par exemple, on a récemment organisé une visite chez un ostréiculteur : clac ! Il nous a ouvert les huîtres sous les yeux, on les a dégustées directement dans la barque. Pas de folklore, juste de l’humain ».
Paul et Karim ambitionnent également d’organiser des événements rassemblant les restaurateurs, producteurs et artisans, où chacun serait à la même hauteur. « Notre volonté est de remettre ces derniers sur le devant de la scène, parce que ce sont des gens moins « médiatisés », mais qui transmettent une information tellement authentique. Et faire sortir les artisans à la rencontre du grand public, pour qu’il comprenne pourquoi tel produit coûte ce prix-là. Une simple viennoiserie peut prendre entre 12 et 20 heures de travail ! Il faut faire prendre conscience aux gens sur la valeur de leur commerce de proximité ».
Fleur Burlet
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