Dans un nouveau rapport (résumant les six derniers) publié ce lundi 20 mars, le Giec fait le point sur ce que les scientifiques savent du réchauffement climatique, qui accélère plus vite que prévu. Avec un message fort : il faut intensifier nos efforts pour réduire ce phénomène.
Tout n’est pas perdu, mais il faut agir vite, et radicalement. Voilà, en substance, le message que nous transmet le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport, publié ce lundi 20 mars.
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Cette synthèse de son sixième cycle de travaux, lancé en 2015 et ayant abouti à six rapports, fait un point complet sur l’urgence climatique et les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement de la planète.
Un constat alarmant
Pour commencer, un constat simple : l’être humain est bel et bien responsable du réchauffement climatique. Selon le rapport, la température moyenne relevée à la surface de la Terre a augmenté de 1,1 °C depuis la seconde partie du XIXe siècle, dont 1,07 °C dû à l’activité humaine.
De plus, les risques liés à cette augmentation sont plus élevés que ce qui avait été estimé. “Le réchauffement climatique lié aux activités humaines affecte déjà de nombreux extrêmes météorologiques et climatiques dans toutes les régions du monde”, alarme en effet le rapport. Canicules, sécheresses et pluies extrêmes se multiplient, et le niveau des mers monte dangereusement (+20 cm entre 1901 et 2018).
“Ce rapport de synthèse souligne que des mesures plus ambitieuses s’imposent de toute urgence et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore assurer un avenir durable et vivable pour l’ensemble de la planète”, a expliqué le président du Giec, Hoesung Lee dans un communiqué. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a présenté le rapport comme “un guide de survie pour l’humanité”.
Appuyer sur le bouton avance rapide
Le Giec appelle ainsi à une plus forte mobilisation des pouvoirs en place, dont les objectifs climatiques ne suffiront pas à tenir le réchauffement sous la barre des 1,5 °C d’ici la fin du siècle. D’autant que malgré l’accord de Paris, “les émissions de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter”, rappelle le rapport. “Peu de politiques sont en place actuellement pour tenir cette promesse”, souligne encore le Giec, visiblement las des promesses. Sans actions tangibles, il est possible que l’on dépasse la barre des +1,5 °C au cours du siècle, jusqu’à atteindre +3,2 °C en 2100. Le niveau de la mer pourrait, quant à lui, attendre jusqu’à 2 à 3 mètres si le réchauffement est maintenu à 1,5 °C, et jusqu’à 6 mètres s’il est restreint à 2 °C : “Les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental disparaîtront presque complètement et de manière irréversible sur plusieurs millénaires”.
Pour limiter la catastrophe à venir, Antonio Guterres appelle tous les acteurs à “appuyer sur le bouton avance rapide” pour que l’on puisse “atteindre la neutralité carbone aussi proche que possible de 2050”. Ces efforts accélérés “impliquent des investissements de départ élevés et des changements potentiellement radicaux”, mais ne serviront pas seulement à protéger notre planète, mais ils auront un impact positif sur notre santé. Pour le Giec, faire face à l’urgence climatique est encore possible. À la condition que l’on n’attende pas un septième rapport pour se bouger.
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