Jusqu’au 4 juin prochain, la Cité de la mode et du design de Paris revisite l’exposition “Studio Blumenfeld : New York 1941-1960”. Quand le génie élevé aux avant-gardes européennes réinventait les codes de la publicité et de la presse de mode américaine.
Après l’immense rétrospective qui lui était consacrée au Jeu de Paume en 2013, le travail d’Erwin Blumenfeld est à nouveau mis à l’honneur cette année. Cette fois-ci néanmoins, seule une des facettes des arts visuels pratiqués par l’artiste est explorée : la photographie, et en particulier la photographie de mode, que Blumenfeld a totalement révolutionnée durant l’après-guerre.
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Présentée une première fois au musée Nicéphore Nièpce de Chalon-sur-Saône en 2012, l’exposition Studio Blumenfeld : 1941-1960, L’art en contrebande à la Cité de la mode et du design de Paris, explore en effet le travail réalisé par l’artiste germano-américain pour la presse de mode, alors en plein essor lorsqu’il débarque à New York après avoir fui le nazisme.
Car si l’artiste est surtout connu en Europe pour ses œuvres dadaïstes et satiriques, ce sont ses nombreuses collaborations avec les grands magazines de mode américains qui l’ont rendu riche et célèbre, et ce en quelques années seulement.
Une obsession pour l’expérimentation photographique
Dans une mise en scène confiée à l’architecte et scénographe Vasken Yéghiayan, l’exposition a été conçue par François Cheval et Nadia Blumenfeld Charbit (la petite-fille du photographe) comme une exploration à travers les différents procédés techniques et artistiques du photographe. De l’entrée de la Cité de la mode jusqu’à la galerie d’actualité, en passant par l’atrium, l’exposition invite ainsi à découvrir le cheminement artistique qui a été le sien dans un milieu essentiellement guidé par les impératifs économiques, aux antipodes des avant-gardes européennes auxquelles il a participé.
Dévoilant près de deux cents œuvres dont une trentaine d’inédits, elle invite les visiteurs à s’immerger dans son studio new-yorkais, en questionnant ses relations avec la presse de mode et la commande publicitaire. A travers ses travaux en couleur réalisées pour Vogue, Harper’s Bazaar, Look, Life, et tous les autres grands magazines de mode américains, c’est l’histoire du grand écart permanent entre les exigences de la commande et ses propres aspirations artistiques qui est racontée. Un grand écart périlleux mais réussi grâce à un style unique, marqué par les renvois incessants à l’histoire de l’art européen et par une obsession pour l’expérimentation photographique.
Finalement, c’est en contrebandier artistique que le génie élevé aux avant-gardes européennes a influencé les codes esthétiques de la photo de mode.
Jusqu’au 4 juin 2017 à la Cité de la mode et du design, Paris
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