Plus chic que le normcore américain, le français vous rhabille avec swag et subtilité. Le damoiseau ci-contre peut vous sembler familier – et pour cause. Vous l’avez peut-être déjà vu se faire larguer par Adèle Exarchopoulos dans La Vie d’Adèle, film où il symbolise une existence lambda que la protagoniste choisit de quitter. L’ironie veut […]
Plus chic que le normcore américain, le français vous rhabille avec swag et subtilité.
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Le damoiseau ci-contre peut vous sembler familier – et pour cause. Vous l’avez peut-être déjà vu se faire larguer par Adèle Exarchopoulos dans La Vie d’Adèle, film où il symbolise une existence lambda que la protagoniste choisit de quitter. L’ironie veut que, dans la vraie vie, nos deux jeunots filent le parfait amour.Depuis, Jérémie Laheurte est devenu le visage du label parisien branchouille Harmony, qui propose du sportswear haut de gamme. Ainsi, l’égérie et la marque semblent promettre la même chose : une absolue normalité teintée d’une pointe de rêve.
Harmony (mais aussi les jeunes griffes Jour/Né ou Etienne Derœux) propose un chic français moderne : des pièces streetwear à la relecture luxueuse – bombers en cachemire, survêts retaillés en costumes, finitions dignes de la haute couture. Ainsi, ces pièces font le grand écart entre deux cultures opposées, entre le vêtement de loisirs type Lacoste à ses débuts et sa réappropriation par la rue dans les années 90.
Voici donc l’arrivée d’un normcore à la française, ou d’un frenchcore, comme ont commencé à le nommer certains magazines anglo-saxons. Difficile d’oublier cette tendance de la saison estivale qui consistait à se déguiser en touriste américain en route pour le musée d’Orsay. Plus qu’un buzzword ou une hype, elle a encouragé chaque hipster à se pencher sur sa propre notion de la normalité. Et si en Amérique, l’uniforme de base mise sur l’ultrapragmatisme, en France, la culture du mix & match est perçue comme une forme d’émancipation. C
omme vous le diront toutes les icônes du chic gaulois, d’Inès de la Fressange à Caroline de Maigret, la mode française a toujours décloisonné les hiérarchies et les fonctions du vêtement : anti-total look, on mêle Stan Smith (parce qu’on avait les mêmes au lycée), pull qui gratte tricoté par mamie et sac de luxe (mais vintage uniquement). En somme, une silhouette qui jumelle une connaissance des coupes classiques et des matières nobles et un amour-haine pour la culture capitaliste. Ainsi, le quotidien devient luxueux et le luxe une affaire quotidienne. Quant à Harmony, dont le nom souligne une quête de fluidité entre les genres et les gens, il ne pourrait pas plus tomber à pic qu’aujourd’hui.
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